Au Burkina Faso, le ministre de la Défense suspend plusieurs officiers et sous-officiers de leur fonction. Les raisons de ces suspensions ne sont pas mentionnées dans les documents officiels signés par le colonel-major Kassoum Coulibaly. Si les décisions de ces suspensions ont été prises mercredi, le jour même du limogeage du chef d'état-major de la gendarmerie nationale et la nomination d'un autre officier à son poste, elles n'ont été rendues public que 24h plus tard.
Les officiers suspendus sont au nombre de huit : un colonel, trois lieutenant-colonel, et quatre commandants, auxquels s'ajoutent trois sous-officiers : deux adjudants et un sergent-chef.
Si le ministre de la Défense ne donne pas les raisons de ces suspensions, une source proche de la justice militaire indique que cette décision est liée à la récente tentative de déstabilisation du pouvoir. « Ces personnes sont soupçonnées d'implication dans la tentative de coup d'État déjoué », explique notre source.
Six personnes sont actuellement aux arrêts. C'est le cas du commandant Abdoul Aziz Aouba, le commandant des forces spéciales, le lieutenant-colonel Cheick Hamza Ouattara, commandant de la légion spéciale de la gendarmerie nationale et le capitaine Christophe Maïga, commandant adjoint de l'unité spéciale d'intervention de la gendarmerie.
Des sous-officiers accusés de repérage
D'autres officiers sont eux en fuite. C'est le cas de deux anciens membres de l'agence nationale du renseignement ainsi que du lieutenant-colonel Roméo Djassanou Ouoba. Il était le commandant des opérations spéciales et adjoint du commandant des opérations du théâtre national lorsque le lieutenant-colonel Paul Henri Damiba dirigeait encore le pays.
Quant aux sous-officiers suspendus, le procureur militaire a annoncé qu'ils sont tous aux arrêts, à la suite de dénonciations. Ils sont accusés d'avoir repéré les domiciles de certaines autorités civiles et militaires, en vue, précise le communiqué, d'une opération de déstabilisation des institutions publiques.