En Tunisie, la présidente du Parti destourien libre qui revendique l'héritage de Ben Ali, Abir Moussi placée sous mandat de dépôt au terme d'une garde à vue de 48h. L'opposante à Kaïs Saïed arrêtée mardi, est accusée de trouble à l'ordre public après qu'elle se soit présentée au palais présidentiel pour déposer des recours contre des décrets présidentiels qu'elle estime illégaux.
Tentative de renversement du pouvoir et incitation au chaos, ce sont les chefs d'accusation retenus contre la politicienne et avocate Abir Moussi ce jeudi selon l'article 72 du Code pénal. D'après ses avocats, elle aurait simplement filmé sa remise de documents judiciaires au bureau d'ordre en présence d'un huissier notaire. Un désaccord avec le fonctionnaire qu'elle a filmé l'a envoyé au poste de police puis a débouché sur cette arrestation.
Pour cette figure forte de la vie politique ces dernières années, filmer en direct ses interventions ou plaintes judiciaires représentaient sa marque de fabrique en tant qu'opposante. Fervente anti-islamiste, Abir Moussi considérée parfois clivante par ses adversaires politiques, était l'une des seules opposantes à Kaïs Saïed à mobiliser encore dans la rue au sein de ses militants, même si elle se refusait à rejoindre les autres coalitions d'opposition. C'était l'une des dernières figures de l'opposition à être encore en liberté.
Cette arrestation est un coup dur pour elle et ses partisans. Elle intervient dans un contexte tendu où de nombreux détenus politiques se sont mis en grève de la faim à cause de la prolongation de leur détention, sans date de procès. Ce jeudi, leurs familles ont lancé une journée de colère pour les soutenir.