Mardi 10 octobre, les Libériens seront appelés à voter pour des élections générales : ils devront élire les sénateurs, les députés, et un nouveau président. Le président sortant, George Weah, brigue un second mandat. Ces élections se tiennent dans un contexte économique défavorable : l'inflation est à 7,8% et les Libériens éprouvent des difficultés.
« Il n'y a pas de clients » raconte Tawyia qui vend du colloquial, un plat local à base de riz et de soupe. « Les temps sont durs : je ne vends quasiment rien. Le peu d'argent que je gagne, je l'utilise pour la survie de mon foyer ».
À quelques encablures, plusieurs dizaines de vendeurs exposent des chaussures en plastiques et des habits de seconde main venant d'Europe. Parmi eux, Rebecca Kandaka, une mère de famille. « Le riz et les légumes sont devenus chers. Avant, mes courses quotidiennes coûtaient 5 dollars. Aujourd'hui, mon budget varie entre 15 et 20 dollars par jour. C'est difficile ».
Les tensions sur les marchés internationaux se répercutent sur l'économie locale, car le pays importe énormément de produits. Mais la croissance cette année atteint environ 5 %. Selon le Professeur Lester Tenny, le doyen du département d'économie, à l'université du Liberia, il faut encore du temps avant que les Libériens ne sentent les effets de cette croissance. « Si la croissance est soutenue pendant plusieurs années, elle se répercute sur les ménages. C'est-à-dire que cette croissance soutenue va favoriser l'emploi, les gens auront de meilleurs revenus et pourront donc épargner. Donc chaque année, si on a une croissance de 5,3 % en moyenne, cela doit rester soutenu pendant au moins 5 ans. Et cela va impacter les individus ».
Dans un récent rapport, la Banque mondiale encourage les investissements dans l'agriculture. Selon cette institution, l'amélioration de la production locale en riz et en manioc cette année a contribué à la croissance.