Human Rights Watch publie ce mardi 10 octobre un rapport édifiant sur la répression extraterritoriale menée par le Rwanda. Dans ce document d'une centaine de pages, l'ONG affirme que les autorités de Kigali ont créé un climat de peur chez les ressortissants rwandais vivant en exil.
Selon Human Rights Watch, « le gouvernement rwandais cherche activement à discréditer ses détracteurs basés à l'étranger ». Dans un rapport édifiant publié ce mardi et intitulé « Rejoins-nous ou tu mourras. La répression extraterritoriale exercée par le Rwanda », l'association met en lumière « la violence, les mécanismes judiciaires et l'intimidation [perpétrés par les autorités rwandaises] pour tenter de faire taire les critiques émises par des Rwandais vivant dans le monde entier ».
Plus d'une dizaine de cas de meurtres, d'enlèvements, de tentatives d'enlèvements, de disparitions forcées et d'agressions physiques visant des Rwandais installés à l'étranger ont été documentés depuis 2017 par l'ONG, qui s'est entretenue avec plus de 150 personnes vivant en Afrique et dans le reste du monde.
« Il y a des gens qui sont tués dans des circonstances très particulières et très floues, jusqu'à aujourd'hui. Bien sûr, il y a les cas qui sont bel et bien connus depuis 2010, des cas comme Kayumba Nyamwasa, qui sont vraiment ciblés par les acteurs qui viennent de Kigali. Il y a d'autres cas, pas très publics. Et jusqu'à maintenant, il y a vraiment des indices que ça vient du Rwanda », indique Lewis Mudge, directeur pour l'Afrique centrale à Human Rights Watch.
« Il y a des kidnappings, ou bien des tentatives de kidnapping, pratiqués en Afrique, aux États-Unis, au Mozambique. Nous avons discuté avec certaines personnes qui nous ont dit qu'ils ont "essayé de me chercher et de m'attraper", ils lui ont ouvertement dit : "Maintenant, on va vous emmener à Kigali, vous allez voir, on va voir si vous nous êtes vraiment fidèle, et à notre programme". Il y a aussi les gens en Europe ou en Australie, où ce sera difficile pour le gouvernement rwandais de planifier un kidnapping. Par contre, c'est leurs familles au Rwanda qui sont ciblées maintenant. »