Le Secrétaire général de l'ONU, António Guterres, a déclaré mercredi regretter profondément que, le 10 octobre, le Conseil National pour la Sauvegarde de la Patrie (CNSP) ait ordonné le départ de la Coordonnatrice résidente/Coordonnatrice humanitaire des Nations Unies au Niger, Louise Aubin, dans un délai de 72 heures.
« Mme Aubin a dirigé de façon exemplaire le système des Nations Unies au Niger afin qu'il fournisse, de manière impartiale et sans relâche, une aide humanitaire et au développement, conformément au Plan de développement national », a dit le porte-parole du Secrétaire général, Stéphane Dujarric.
Le chef de l'ONU estime que la décision d'ordonner le départ de la Coordonnatrice résidente entrave la capacité de l'Organisation à remplir de manière efficace ses mandats et perturbe le travail essentiel que nous accomplissons pour la population du Niger, où 4,3 millions de personnes ont besoin d'une aide humanitaire, principalement des femmes et des enfants.
Ordre contraire au cadre juridique
« Le Secrétaire général a pleinement confiance dans le système des Nations Unies au Niger. Il souligne que l'ordre de quitter le pays est contraire au cadre juridique applicable aux Nations Unies, notamment en ce qui concerne les obligations découlant de la Charte des Nations Unies et des privilèges et immunités accordés à l'Organisation », a dit son porte-parole.
« Le Secrétaire général réitère l'engagement indéfectible des Nations Unies à rester et à agir au service du peuple nigérien, à travers la poursuite des opérations humanitaires et de développement », a-t-il ajouté.
Selon la presse, les militaires au pouvoir à Niamey reprochent notamment à l'ONU des « entraves » à sa reconnaissance internationale, notamment le refus du Secrétaire général de l'ONU, de laisser Bakary Yaou Sangaré, le ministre des Affaires étrangères nigérien, intervenir lors du débat général de la 78e session de l'Assemblée générale des Nations Unies fin septembre, à New York.