La Haute cour constitutionnelle (HCC) a annoncé le report d'une semaine du premier tour de l'élection présidentielle, initialement prévue le 9 novembre. La campagne a démarré mardi dans un climat délétère. Les candidats d'opposition réunis au sein du « collectif des 11 » ont refusé d'y participer, tant qu'un accord politique pour des élections justes et acceptées par tous, n'avait pas été conclu avec le gouvernement.
Cette décision fait suite à la requête déposée lundi par l'un des onze candidats d'opposition réunis en collectif, Andry Raobelina. Blessé à l'oeil par les forces de l'ordre lors d'une manifestation, il a été contraint de se mettre en retrait de la campagne, ce qui justifie pour lui « un report pour cas de force majeure ».
Pour autant, la HCC a rejeté sa requête : Andry Raobelina s'est exposé « de son plein gré », estime-t-elle, à un « risque prévisible » liée aux opérations de dispersion des manifestants. Toujours est-il que même rejetée, cette requête débouche quand même sur un report du scrutin. Mais la HCC met plutôt en avant, le climat général de tensions et estime qu'il lui appartient de « réguler » l'activité des institutions lorsque celle-ci est perturbée.
Le président du Sénat destitué
Par ailleurs, depuis le début de la semaine, en parallèle de la campagne, une crise agite le Sénat dont le président a été aujourd'hui destitué par un vote à l'unanimité des sénateurs lors d'une session extraordinaire. Les sénateurs IRD, du parti du président sortant, à l'origine de cette destitution, remettent en cause la stabilité mentale d'Herimanana Razafimahefa depuis qu'il s'est dit prêt, mardi, à endosser son rôle de chef de l'État par intérim, un rôle qui lui revient en cette période électorale selon la Constitution.
Un mois plus tôt, il l'avait pourtant refusé, à la surprise générale, avant de faire des révélations lundi. Il a déclaré, sur France 24, avoir été menacé de mort par l'entourage d'Andry Rajoelina s'il ne renonçait pas à diriger le pays par intérim.