Au Soudan, une guerre fratricide oppose depuis le 15 avril, l'armée régulière dirigée par le général Abdel Fattah al-Burhan et les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR) de son ancien adjoint, Mohamed Hamdane Daglo, dit Hemedti.Les combats ont lieu principalement dans la capitale Khartoum, et dans l'ouest du pays, au Darfour. Mais ces dernières semaines de nouveaux fronts se sont ouverts.
La ville de Khartoum reste très largement contrôlée par les hommes du général Hemedti, les Forces de soutien rapide qui dès les premières semaines du conflit se sont emparées de plusieurs quartiers. Plus nombreux sur le terrain, ils contrôleraient aujourd'hui plus des trois quarts de la capitale, selon plusieurs analystes, et encerclent diverses positions des Forces armés soudanaises. Notamment le quartier général de l'armée, en plein centre-ville, dans lequel se trouverait le général Khabbashi, adjoint du général al-Burhane à la tête des forces armées et de positions militaires importantes dans la ville jumelle d'Omdurman.
Un pays coupé en deux
Le chef de l'armée, le général al-Burhan a lui été exfiltré de la capitale fin aout et a installé son nouveau quartier général à Port-Soudan, sur la mer Rouge. Selon un analyste OSINT (recherche en source ouverte sur internet), ce n'est qu'une question de temps avant que la capitale ne tombe entièrement aux mains des FSR, e qui contrôle la capitale, contrôle le pays, ajoute-t-il.
Le reste du Soudan est toujours coupé en deux. L'armée contrôle les provinces de l'est, du nord et du sud et les paramilitaires contrôlent l'ouest. Notamment les différentes provinces du Darfour où, là aussi, ils encerclent des positions de l'armée dans les villes de Nyala (Darfour Sud), et de El Fasher (Darfour Nord). La localisation du général Hemedti reste quant à elle inconnue.
De nouveaux fronts
Ces dernières semaines de nouveau fronts se sont ouverts, notamment dans le Kordofan Nord, et dans le Kordofan Sud, ainsi que dans l'état d'al-Jazirah où se sont installés de nombreux réfugiés. La semaine dernière, les FSR ont d'ailleurs pris contrôle d'une plateforme de production de brut, située dans la région d'al-Aylafoun, une zone localisée à environ 30 kilomètres au sud-est de Khartoum. L'infrastructure est d'une importance stratégique pour l'État, car c'est l'une des quatre stations de pompage de pétrole dont dispose le Soudan.
Six mois après le début du conflit, les deux belligérants campent sur leur position et les différentes médiations n'ont pas abouti. Le risque aujourd'hui explique un chercheur est que le général al-Burhan annonce un nouveau gouvernement depuis l'est du pays, auquel cas son rival le général Hemedti a déjà annoncé qu'il ferait de même. Le pays serait alors coupé en deux, avec deux gouvernements, comme en Libye.