Les ambitions de la Chine ne sont pas cachées. Elles se veulent l'affirmation d'une grande volonté avec une vision globale. Lancée, en 2013, par le Président chinois Xi Jinping dès son accession au pouvoir, l'Initiative de la Ceinture et de la Route, connue sous l'acronyme anglais « Belt and Road Initiative » (Bri), ou les anciennes Routes de la Soie, compte construire des infrastructures routières, portuaires, aéroportuaires, ferroviaires et, aujourd'hui, industrielles dans l'environnement immédiat de la Chine, dans les pays asiatiques, européens et même africains.
Ce mégaprojet d'interconnexion est donc une réplique de ces anciennes Routes de la Soie qui avaient fait de la Chine un vrai empire du Milieu à la civilisation millénaire. L'arrivée de Xi Jinping a ainsi constitué un déclic dans la politique extérieure de la Chine avec cette volonté de restauration de la grandeur et de la splendeur de la Nation chinoise qui, pendant des millénaires, a fait voyager sa civilisation aux quatre coins du monde. Il fallait, en conséquence, une oeuvre à la dimension géographique, démographique et actuellement économique de ce pays pour marquer son vrai retour sur la scène internationale.
Ainsi, il n'y a pas mieux que ce « Belt and Road Initiative » pour incarner, de façon emblématique et symbolique, ces nouvelles ambitions chinoises de grande puissance. Pour marquer le 10ème anniversaire du lancement de la « Belt and Road Initiative », un grand sommet a été organisé à Beijing en début de semaine.
Une rencontre qui a enregistré la présence de plusieurs dizaines de Chefs d'État et de Gouvernement, tels que le Président de la Russie, Vladimir Poutine. Ceci a permis au dirigeant chinois de réaffirmer cette volonté de porter le nouveau leadership du « Global South », cet ensemble de pays qui est opposé, à tort ou à raison, à l'Occident. Déjà avec 150 pays et plus de 30 organisations signataires, la « Belt and Road Initiative » se veut la nouvelle alternative qui va permettre à beaucoup d'États du « Global South » de résorber un déficit d'infrastructures dont beaucoup souffrent.
Portée avec une économie qui a connu l'une des plus grandes avancées en quelques décennies et forte de son succès en corollaire de sa diplomatie, la Chine a ainsi développé une coopération très dynamique avec d'autres pays du « Global South ».
Par des financements et des constructions d'infrastructures dans plusieurs pays, surtout africains, la Chine est devenue un partenaire privilégié qui, avec sa doctrine de « non-ingérence dans les affaires intérieures des États », n'essaie pas de se positionner en donneur de leçons.
Lors de ce 10ème anniversaire de la « Belt and Road Initiative », Xi Jinping a annoncé un nouvel investissement de plus de 100 milliards de dollars (environ 62 300 milliards FCfa) pour la poursuite de ce grand projet qui, malgré ce grand intérêt de part et d'autre, essuie quelques critiques surtout sur « le piège de la dette » dans lequel la Chine est accusée d'entrainer les pays signataires de ce mégaprojet. En attendant, la « Belt and Road Initiative » est en train de faire sa route en faisant ainsi de la Chine un pôle majeur de la géopolitique et de la géoéconomie mondiale...