En vue du second tour qui opposera George Weah à Joseph Boakai, la quête des alliances a déjà commencé avant l'annonce des résultats définitifs de la présidentielle.
Si les deux prétendants au pouvoir espèrent remporter la présidentielle, Joseph Boakai le dit plus clairement. L'ancien vice-président d'Ellen Johnson Sirleaf a tendu la main aux petits partis jeudi dernier, les appelant à former une grande coalition de l'opposition pour « sauver et redresser le Liberia ».
Le président sortant, George Weah, est, quant à lui, resté plus discret. Mais en coulisses, il courtise aussi ces faiseurs de roi.
Arrivé troisième au premier tour, Edward Appleton, la grande surprise de ces élections, pourrait jouer un rôle d'arbitre au deuxième tour. Mais inconnu du public, le chef du parti du mouvement populaire aurait du mal à consolider son assise, estime l'écrivain Dounard Bondo.
« Jouer les faiseurs de roi »
Les yeux sont donc tournés vers les autres prétendants : Lusinee Kamara, Alexander Cummings et Tiawan Gongloe, arrivés respectivement en quatrième, cinquième et sixième position.
« Parmi tous les candidats, Lusinee Kamara est le plus à même de jouer les faiseurs de roi. Le chef du parti de la coalition du Liberia est à la tête d'une petite circonscription mais influente, composée d'un électorat musulman fidèle », analyse M. Bondo.
« Tiawan Gongloe est également une personnalité importante. Il est connu pour son intégrité. Je le vois mal soutenir George Weah parce qu'il est anti-système. Il fera plutôt le choix de ne soutenir personne. Il est également possible qu'Alexander Cummings lui emboîte le pas, car il a l'impression d'avoir été floué », ajoute l'écrivain.
L'homme d'affaires Alexander Cummings a dénoncé des irrégularités lors du scrutin du 10 octobre. Selon la commission électorale, qui a jusqu'au 25 octobre pour publier les résultats définitifs, plus de 6% des suffrages exprimés ont été déclarés nuls en raison d'erreurs sur les bulletins de vote.