Des discussions devraient reprendre ce jeudi à Jeddah, en Arabie saoudite, entre les délégations de l'armée du général Abdel Fattah al-Burhan et du chef des paramilitaires, le général Mohamad Hamdane Daglo, dit « Hemedti ». Jusqu'à présent, les différentes tentatives de médiation ont échoué, ne permettant que de décrocher de brèves trêves.
Il s'agit d'une reprise des négociations entre l'armée et les paramilitaires qui auront lieu sous l'égide des États-Unis et de l'Arabie saoudite. « Nous acceptons l'invitation à Jeddah », a fait savoir l'armée il y a quelques jours dans un communiqué, ajoutant que la reprise des négociations ne signifiait pas un arrêt de la bataille. De leur côté, les paramilitaires des Forces de soutien rapide n'ont répondu favorablement que ce mercredi, indiquant vouloir soulager les souffrances du peuple soudanais et vouloir faciliter l'arrivée de l'aide humanitaire aux civils.
Aucun des deux généraux ne sera donc présent. « Difficile ainsi d'espérer une quelconque percée diplomatique, explique Magdi El Gizouli, chercheur à l'Institut de la vallée du Rift. Les parties devraient se concentrer sur un éventuel cessez-le-feu et la mise en place de couloirs humanitaires. » C'est d'ailleurs ce qu'a annoncé dimanche le lieutenant général Shams Eddin Kabachi, commandant adjoint des forces armées soudanaises, lors d'une revue des troupes à Port Soudan. La recherche d'une solution politique n'interviendra qu'en « phase finale » des discussions.
Sur le réseau social X (ex-Twitter), l'armée soudanaise a rajouté que « la reprise des négociations ne signifie pas la suspension de la bataille nationale pour la dignité [...] et que l'anéantissement des rebelles reste l'objectif du peuple soudanais. » Du côté des FSR, aucun commentaire n'a été fait pour le moment, mais les combats à Khartoum ont redoublé d'intensité ces derniers jours. Chaque camp essayant de sécuriser ses positions avant l'ouverture de toutes discussions.
Priorité au cessez-le-feu
Effectivement, les discussions n'aborderont pas les questions purement politiques, reconnaissent des responsables américains qui estiment qu'il faut d'abord commencer par un cessez-le-feu. Ce n'est qu'à plus long terme que Washington encouragera la constitution d'un front civil permettant d'assurer une transition démocratique au Soudan. Selon des sources américaines, qui n'affichent pas non plus leur optimisme, l'objectif se limite cette fois à l'obtention d'un accès de l'aide humanitaire sans entraves et à l'instauration d'autres mesures dites « de confiances ».
Comme en mai dernier, c'est à huis clos que se tiendront ces discussions. D'après une source diplomatique dans la région, elles pourraient durer une dizaine de jours. Très actif sur le dossier, les États-Unis ont multiplié les contacts pour assurer cette reprise des pourparlers. Et le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken en a finalisé les termes lors d'un déplacement la semaine dernière en Arabie saoudite.
Des représentants des pays de l'Igad, composé du Kenya, de Djibouti, de l'Éthiopie et du Soudan du Sud, se joindront aux discussions au nom de l'Union africaine.