Au Niger, le directeur national de la BCEAO a été arrêté mardi dernier à Niamey. Selon nos informations, Maman Laouali Abdou Rafa est actuellement entre les mains des services de la sécurité extérieure. Les autorités nigériennes n'ont avancé aucune raison pour justifier cette arrestation. C'est la deuxième fois que le directeur local de la BCEAO est interpellé depuis le coup d'État du 26 juillet. En toile de fond : la suspension des versements de liquidités à l'État du Niger suite aux sanctions économiques à son encontre.
C'est seulement quelques jours après le coup d'État que Maman Laouali Abdou Rafa a été arrêté pour la première fois à Niamey alors qu'un groupe de femmes, proche de la junte du CNSP, manifeste devant la BCEAO pour exiger la levée des sanctions.
L'interpellation du directeur local de la banque régionale ne durera qu'une nuit. Jusqu'à la deuxième arrestation survenue il y a trois jours, là aussi sans aucune explication des autorités, même si des sources au sein de l'établissement bancaire confient à RFI que la junte cherche à mettre la pression sur la BCEAO qui siège à Dakar.
Avoirs gelés
Depuis le putsch fin juillet, l'institution financière a gelé les avoirs du gouvernement et des entreprises publiques du Niger. Elle n'injecte plus de liquidités sur les comptes de l'État, seules les banques commerciales du pays continuent de percevoir des sommes s'élevant en moyenne à 400 milliards de francs CFA (610 millions d'euros) par semaine, permettant aux citoyens d'accéder à leur argent et à l'économie du pays de tourner a minima malgré les sanctions.
Pour le CNSP, l'enjeu est grand, notamment pour le paiement des salaires des fonctionnaires qui passe après celui des militaires depuis le coup d'État.