La Banque centrale des États de l'Afrique (Bceao) a saisi ses avocats pour toute suite qu'il conviendra de réserver à l'interpellation de son directeur national, M. Maman Laouali Abdou Rafa.
L'institut d'émission l'a fait savoir dans un communiqué de presse daté du 03 novembre et qui est parvenu à notre rédaction.
A ce jour, lit-on dans le document, la Banque Centrale attend de connaître les raisons de cette interpellation.
Pour rappel, le mardi 31 octobre 2023, le Directeur National de la Bceao pour le Niger a fait l'objet d'une interpellation et n'est pas réapparu depuis lors.
Cette interpellation intervient dans un contexte marqué par une prise du pouvoir par les militaires.
Certaines informations relayées par la presse internationale justifient cette arrestation par « la suspension des versements de liquidités à l'État du Niger suite aux sanctions économiques à son encontre ».
Une information qui interroge du moment que le Niger est bien présent sur le dernier avis d'appels d'offres d'injection de liquidités publié sur le site de la Bceao.
Cet avis émis sur le marché monétaire et intitulé « 44-H-2023_11-M-2023 et 110-OdR-2023 du 27 octobre 2023 », le montant proposé au Niger était de 36 000 millions de F Cfa alors que celui retenu est de 14 325 millions de F Cfa.
Mais dans sa session extraordinaire du 30 juillet 2023 à Abuja, la Conférence des Chefs d'État et de gouvernement de la Cedeao et l'Uemoa, avait pris des sanctions à effet immédiate qui menacent de bouleverser l'équilibre économique du Niger.
Ces instances régionales avaient décidé de la suspension de toutes les transactions commerciales et financière entre les États membres de la Cedeao et le Niger.
A cela s'ajoutent le gel de toutes les transactions de service y compris les services publics, le gel des avoirs de l'État du Niger dans les banques centrales de la Cedeao. Sur ce point, l'Uemoa a décidé du gel des avoirs financiers et monétaires nigérien auprès de la Bceao et autres banques commerciales de l'Uemoa.
Il est aussi décidé le gel des avoir de l'État du Niger, ainsi que des entreprises publiques et parapubliques logés dans les banques commerciales.
Dans cette même dynamique, il a été retenu la suspension du Niger de toutes les formes d'assistance financière et de transaction avec toutes les institutions financières, notamment la Banque d'investissement et de développement de la Cedeao (Bidc) et la Banque ouest africaine de développement (Boad).