Après cinq jours de détention passés dans les locaux des Services de la sécurité extérieure, le directeur local de la BCEAO au Niger, Laouali Abdou Rafa a regagné son domicile. Il a été libéré, samedi 4 novembre, en fin de journée. Laouali Abdou avait déjà été interpellé une première fois, le 2 août, au lendemain du coup d'État du 26 juillet.
Sitôt après l'annonce de sa libération, le domicile de Laouali Abdou Rafa, dans le quartier des ambassades, s'est empli de monde. Parents, amis et collègues de travail sont venus saluer le directeur local de la Banque centrale des États de l'Afrique de l'Ouest (BCEAO).
À ce jour, les raisons de son interpellation n'ont toujours pas été officiellement communiquées. Vendredi dernier, la direction générale de la BCEAO dont le siège est à Dakar, s'en était émue.
Cette nouvelle interpellation intervient dans une période de grandes tensions de trésorerie au Niger. Le pays manque de liquidités et les banques n'arrivent plus à donner du liquide aux clients qui ont pourtant de l'argent sur leur compte.
Devant certaines banques, on peut voir de longues files d'attentes qui s'étendent parfois sur des dizaines de mètres. Et pour cause, depuis le 1er août, la BCEAO a fermé toutes ses agences, jusqu'à nouvel ordre, une décision qui fait suite aux sanctions économiques et financières, adoptées par la Cédéao et l'Uemoa.
Pour plusieurs observateurs et selon des sources au sein de la BCEAO, la junte, à travers cette interpellation d'Abdou Rafa, cherche à mettre la pression sur l'institution sous-régionale pour qu'elle desserre l'étau sur le pays.