Thiès — La section thiéssoise du Syndicat autonome de l'enseignement supérieur (SAES) a réclamé, lundi, la "réouverture sans délai" de tous les campus universitaires du pays.
"Prenant prétexte des événements déplorables (des saccages d'infrastructures universitaires) que le SAES avait condamnés et condamne toujours, les autorités avaient, en violation des textes, élaboré leur propre calendrier, où la reprise des enseignements [en présentiel] n'est pas envisagée", a dit Mamadou Tandian Diaw, le secrétaire général de la section SAES de Thiès.
Il lisait une déclaration du syndicat, au terme d'une marche des enseignants qui s'est déroulée entre la bibliothèque centrale et le rectorat de l'université Iba-Der-Thiam (UITD), pour attirer l'attention des autorités sur la situation de l'enseignement supérieur.
"Nous la condamnons fermement et exigeons la réouverture sans délai de tous les campus (sociaux et pédagogiques)", a soutenu M. Diaw.
"À Thiès comme dans d'autres universités, le prétexte de dettes dues aux repreneurs des restaurants a été utilisé pour refuser la réouverture du campus social, malgré la décision du conseil académique et les retards accumulés au cours de ces dernières années", a-t-il poursuivi.
Mamadou Tandian Diaw a qualifié de "fallacieux" les arguments avancés par le ministère de l'Enseignement supérieur, de la Recherche et de l'Innovation.
M. Diaw estime qu'il a retardé d'un mois les enseignements à l'UIDT et dans d'autres universités.
L'ouverture de l'année académique était prévue le 2 octobre dernier, rappelle le syndicat.
Les enseignants ont "accepté de sacrifier une partie de leurs congés, et les étudiants de surseoir à leurs exigences relatives aux infrastructures sociales, pour amoindrir les dégâts", a signalé le syndicaliste.
Jugeant "inacceptable" cette situation, la coordination SAES de Thiès dit se mobiliser derrière le bureau national dudit syndicat pour exiger des autorités la réouverture de tous les campus universitaires.
La coordination du SAES à l'UIDT invite les parents d'étudiants à se mobiliser et à lui apporter leur soutien.
"Notre système éducatif national souffre, et l'enseignement supérieur est en train d'agoniser, ce qui met en péril l'avenir des élèves et des étudiants", a dénoncé M. Diaw.
Les enseignants exigent aussi de leur ministère de tutelle le respect des accords signés en janvier 2023, lesquels sont "presque tous en souffrance".
La mensualisation de la prime de recherche est la seule revendication qui a connu une "avancée", selon la coordination du SAES à l'université Iba-Der-Thiam.
Et le ministère n'a toujours pas remis la compensation financière aux universités, ce qui les met en situation de "quasi-cessation de paiement".
Concernant les autres accords, le SAES fustige le "dilatoire" noté, selon ses dirigeants, dans la transmission des décisions des réunions techniques.
M. Diaw cite aussi l'impossibilité pour les veufs et veuves de leurs camarades de bénéficier de leur pension de réversion et l'incapacité du ministère à proposer un plan de recrutement du personnel enseignant de recherche, malgré l'engagement du gouvernement et l'autorisation du président de la République.
Selon le SAES, les chantiers des universités sont "presque tous à l'arrêt".
À l'UIDT, l'État a résilié, le 20 septembre, le contrat le liant à l'entreprise chargée des travaux, affirme la coordination du Syndicat autonome de l'enseignement supérieur.
Des négociations avec une autre entreprise sont en cours en vue de la finalisation des travaux.
Mamadou Tandian Diaw a parlé aussi de la station d'épuration de l'UIDT, qui n'est toujours pas fonctionnelle, des salles multimédias de l'unité de formation et de recherche en santé, de l'École nationale supérieure d'agriculture et de l'Institut supérieur de formation agricole et rurale.
Ces chantiers sont à l'arrêt depuis plus de deux ans, selon le syndicaliste. S'y ajoutent les ascenseurs non fonctionnels de la bibliothèque centrale et les dalots pas encore construits.
L'aménagement des parkings et du cadre de vie est inachevé, le mur de clôture également, selon la coordination du SAES à Thiès.
Le SAES fustige l'agression" dont le patrimoine foncier de l'université est victime sur son site de Grand-Thiès. Il appelle les autorités à le faire immatriculer rapidement.