Sénégal: Saint-Louis - Grève des enseignants membres du SAES - Le mot d'ordre largement suivi à l'Université Gaston Berger

Les enseignants membres de la section Saint-Louis du Syndicat Autonome de l’Enseignement Supérieur (SAES) ont marché dans la matinée d’hier, lundi 6 novembre, de l’esplanade près de leur bureau jusqu’à la devanture du Rectorat, pour fustiger la fermeture des universités du Sénégal.
7 Novembre 2023

Les enseignants membres de la section Saint-Louis du Syndicat Autonome de l'Enseignement Supérieur (SAES) ont marché dans la matinée d'hier, lundi 6 novembre, de l'esplanade près de leur bureau jusqu'à la devanture du Rectorat, pour fustiger la fermeture des universités du Sénégal. Face à la presse, ils ont réclamé le respect par le Gouvernement des accords signés en janvier 2023. Ils ont mis en garde également les autorités, tout en menaçant de paralyser tout le système, si jamais les budgets alloués aux universités ne sont pas revus à la hausse.

Cette marche pacifique a été l'occasion pour les enseignants membres du SAES/UGB d'exprimer leur vive inquiétude face à la prolongation de la fermeture des universités publiques au Sénégal. Ces derniers ont également dénoncé le non-respect flagrant du protocole d'accord signé entre le SAES et le Gouvernement, le 6 janvier 2023. «Depuis juin 2023, la quasi-totalité de nos universités publiques, construites sur le modèle de l'enseignement présentiel, sont inaccessibles aux étudiants.

Alors que la décision de fermeture était justifiée par des considérations sociopolitiques, nous insistons sur le fait qu'elle devait s'accompagner d'un plan de reprise des cours en présentiel dès octobre, tel que convenu lors des Conseils académiques. Malheureusement, malgré nos sollicitations répétées, les autorités gouvernementales et universitaires ont invoqué des retards dans la préparation des oeuvres sociales, pour justifier une paralysie inacceptable qui pénalise l'avenir de nos étudiants et le développement de notre pays», a déclaré Evrard Marie Djockel Ngom, Coordonnateur de la section SAES de l'Université Gaston Berger (UGB) de Saint-Louis.

Il a déploré le silence du ministère de l'Enseignement Supérieur, de la Recherche et de l'Innovation, qui aurait adopté une position déconcertante face à cette situation critique, tandis que certaines autorités académiques affichent une attitude de dédain envers cette crise universitaire. «Il est impératif que les autorités reconnaissent l'importance vitale de l'éducation, de la formation et de la recherche, et prennent des mesures immédiates pour garantir la réouverture des universités», a-t-il fait savoir, tout en précisant que les problèmes sociopolitiques ne doivent pas être utilisés comme une excuse pour sacrifier l'avenir de leurs étudiants et la stabilité académique. «Nous prenons à témoin l'opinion nationale et internationale de cette situation inacceptable qui perdure dans nos universités», a dit le syndicaliste.

S'agissant toujours du protocole d'accords signés entre le SAES et le Gouvernement, ces enseignants de l'UGB de Saint-Louis dénoncent le retard dans la régularisation des pensions des veuves et veufs du personnel d'enseignement et de recherche (PER) et les budgets insuffisants alloués aux universités. Concernant les budgets alloués aux universités, ils ont tenu à souligner «qu'ils ne sont ni réalistes ni équilibrés ; ce qui entraîne des retards de paiement des salaires et entrave nos missions d'enseignement et de recherche.» En effet, a-t-il rappelé, ces derniers mois, des retards significatifs dans le paiement des salaires ont été constatés dans certaines universités, notamment à Dakar et à Bambey.

«Face à cette situation alarmante, le SAES a décrété un mot d'ordre de grève de 48 heures, les lundi 06 et mardi 07 novembre 2023. Cette grève implique l'arrêt complet des activités pédagogiques, y compris les cours, les soutenances, et les délibérations, même pour les formations payantes. De plus, nous appelons à l'arrêt de toute participation à des activités administratives et réunions», a-t-il conclu, tout en invitant les autorités à créer les conditions nécessaires pour un bon déroulement des enseignements et apprentissages au sein de ce temple du savoir.

AllAfrica publie environ 500 articles par jour provenant de plus de 100 organes de presse et plus de 500 autres institutions et particuliers, représentant une diversité de positions sur tous les sujets. Nous publions aussi bien les informations et opinions de l'opposition que celles du gouvernement et leurs porte-paroles. Les pourvoyeurs d'informations, identifiés sur chaque article, gardent l'entière responsabilité éditoriale de leur production. En effet AllAfrica n'a pas le droit de modifier ou de corriger leurs contenus.

Les articles et documents identifiant AllAfrica comme source sont produits ou commandés par AllAfrica. Pour tous vos commentaires ou questions, contactez-nous ici.