2500 nouveaux cas de diabète sont enregistrés tous les ans au Sénégal. Un chiffre qui peut doubler si l'on prend en considération le fait que 1 sur 2 diabétiques dans le pays ne connait pas son statut sérologique. Une situation qui a amené des spécialistes de la maladie a avancé que «le diabète évolue à pas de géant». C'était lors d'une conférence de presse tenue hier, mardi 7 novembre, par l'Association pour le suivi et l'assistance des diabétiques (ASAD), en prélude à la Journée mondiale du diabète célébrée le 14 novembre prochain.
Le diabète est une maladie chronique non transmissible qui se déclare lorsque le pancréas ne produit pas suffisamment d'insuline, ou lorsque l'organisme n'est pas capable d'utiliser efficacement l'insuline qu'il produit. Cette maladie touche tous les âges ; mais seulement les personnes de 45 ans et plus sont plus à risque de le développer. Selon le professeur Abdoulaye Lèye, Endocrinologue-Diabétologue, le taux de prévalence de cette maladie est de 3,4%, si l'on prend la tranche d'âge de 18 à 69 ans, dans le pays. Toutefois, elle est plus élevée chez les sujets de plus de 45 ans, avec une prévalence de 7,9% voire 8%. Ce dernier s'exprimait, hier mardi, lors de la conférence de presse sur la prise en charge du diabète, organisée par l'Association pour le suivi et l'assistance des diabétiques (ASAD).
Pour le professionnel de cette maladie, on dénombre 2500 nouveaux cas chaque année. Toutefois, il a relevé que «si on ramène le contexte à la réalité, le nombre de nouveaux cas va doubler car sur deux diabétiques, il n'y a qu'un seul qui connait son statut». Ce qui l'amène à dire : «le diabète est une affection qui est bien présente au Sénégal et qui prend des progressions denses».
Sur la prise en charge médicale, ces acteurs se réjouissent d'avoir des spécialistes dans toutes les régions. «Le diabète est bien pris en charge au Sénégal. En dehors des centres spécialisés, nous avons des diabétologues dans les régions du pays. D'ailleurs, avec les bourses de spécialisation du ministère de la Santé, nous avons des diabétologues dans la promotion qui vient de finir et ces médecins ont tous reçu leur affectation», a renseigné le professeur Lèye.
Et sa consœur, le professeur Maïmouna Ndour Mbaye, du Centre Sankalé de Abass Ndao dédié à la prise en charge du diabète, de renchérir : «le suivi des maladies chroniques est souvent un problème. Les malades ont du mal à accepter de vivre avec cette maladie. Le système de rappel des malades et les téléconsultations pourront aider à réduire les perdus de vie».
Du côté du ministère de la Santé et de l'Action sociale (MSAS), Mamadou Moustapha Diop, Directeur des Maladies, a laissé entendre : «au niveau de notre ministère, nous avons créé une Division pour la prise en charge des maladies non transmissible, depuis 2013. Pour le cas du diabète, nous avons élaboré un Plan de lutte pour accélérer la prévention, tout en misant sur la prévention. Un guide pour aider les personnes vivant avec le diabète a été même élaboré, pour l'aider sur son bien-être à travers la nutrition et les bonnes pratiques».
Revenant sur l'automédication et le recours à la médecine traditionnelle, le professeur Maïmouna Ndour Mbaye de soutenir : «nous encourageons l'auto soin, car le diabétique doit pouvoir se faire injecter l'insuline, contrôler son taux de sucre, entre autres. Mais pas se soigner soi-même. Sur la médecine traditionnelle, il n'y a pas encore de collaboration entre les deux médecines. Toutefois, nous demandons aux malades d'être très prudents».
Pour cette journée mondiale du diabète, qui sera célébrée le 14 novembre prochain, Baye Oumar Guèye, le président de l'Association pour le suivi et l'assistance des diabétiques (ASAD) a déclaré que «tout le mois de novembre est réservé à la sensibilisation, pour réduire les risques liés au diabète. Il faut avoir la culture du dépistage. Il y a beaucoup de facteurs qui favorisent la maladie comme l'obésité, l'hypertension, entre autres».