Mali: Quelles perspectives après la prise de Kidal par les forces armées?

La ville de Kidal

L'armée malienne avec un important appui des mercenaires du groupe paramilitaire russe Wagner a pris position mardi dans la ville de Kidal, bastion de la rébellion depuis 11 ans. En fin de matinée, les derniers rebelles ont quitté la ville. Une victoire pour les autorités. Mais avec quelles perspectives ?

La prise de Kidal par l'armée malienne et ses supplétifs russes de Wagner est un succès incontestable pour les autorités maliennes de transition, qui pose une question immédiate : et maintenant ?

Sur le plan militaire, c'est la force de frappe aérienne - drones, avions de chasse - qui a fait la différence. Les Fama sont entrés à Kidal sans combattre. Après plusieurs jours de pilonnage intensif, le CSP a été contraint d'abandonner ses positions et son fief. Mais pas son combat. Les rebelles n'ont pas déposé les armes et promettent une « nouvelle étape » de leur lutte. Maintenant qu'elle en a pris le contrôle, l'armée malienne devra tenir Kidal, dans une nouvelle ère de guérilla et d'attaques ponctuelles, et dans un environnement globalement hostile.

D'autant que les moyens engagés depuis un mois et demi pour la prise de Kidal sont énormes: outre les moyens aériens, plus d'une centaine de véhicules chargés d'hommes et d'armes étaient partis de Gao début octobre. Conserver ce niveau de mobilisation, c'est aussi prendre le risque de diminuer la présence militaire sur le reste du territoire, notamment au Centre, où la menace jihadiste n'a pas faibli.

Le succès de Bamako est aussi symbolique : Kidal est le berceau de toutes les rebellions indépendantistes qui ont marqué l'histoire du Mali depuis des décennies. Si la victoire du jour des Fama est donc une grande source de satisfaction pour beaucoup de Maliens, elle met à terre huit années de laborieuse tentative d'application de l'accord de paix de 2015, et risque de réveiller une revendication séparatiste à laquelle cet accord devait justement mettre un terme définitif.

Se pose donc à présent également la question de l'offre politique que Bamako souhaitera proposer pour ramener durablement la paix dans le pays.

Nous sommes tous heureux aujourd'hui au Mali. Et nous félicitons les autorités de la transition et les forces armées. Nous leur demandons de continuer. Et chacun d'entre nous, nous devons faire notre part. C'est tous ensemble que nous allons stabiliser notre pays, que nous allons mettre le pays dans la voie de la prospérité, de la solidarité et de la sortie durable de la crise.

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