À Madagascar, quatre jours après une élection présidentielle très contestée, l'opposition et son « collectif des 10 » oeuvre en coulisses pour une nouvelle stratégie avant la proclamation des résultats définitifs. Alors que 10 des 13 candidats ont boycotté le vote de jeudi 16 novembre, le président sortant Andry Rajoelina est donné en tête, selon les dernières estimations de la Céni. Il se dirige lui vers une réélection au premier tour, comme promis à ses partisans.
« La lutte continue », assène un responsable du « Collectif des 10 », tout en parlant d'une nouvelle forme de contestation. Réunis dimanche 19 novembre après-midi, les candidats d'opposition ont planché sur leur future stratégie. S'agira-t-il de poursuivre les manifestations dans la rue, devenues quasi quotidiennes depuis près de deux mois ? « Ce n'est pas à écarter », répond cette source.
Selon nos informations, le « collectif des 10 » pourrait de nouveau être le collectif des 11, avec le retour possible de Siteny Randrianasoloniaiko dans ses rangs. Le candidat numéro 13 l'avait quitté lorsqu'il avait finalement décidé de faire campagne, malgré l'appel au boycott de ses pairs.
« Lui a été aux élections, il est désormais légitime à contester les résultats », murmure-t-on aujourd'hui au sein du collectif. Siteny Randrianasoloniaiko a par ailleurs entrepris avec ses équipes un propre décompte des voix, assurant ne pas croire aux résultats publiés par la Commission électorale nationale indépendante (Céni). Ces derniers donnent pour l'heure Andry Rajoelina en tête avec 62% des voix.
Selon un analyste politique, l'opposition joue en ce moment sa réorganisation d'ici à une radicalisation du mouvement. Cela n'interviendrait qu'une fois les résultats définitifs proclamés, au plus tard samedi 25 novembre.