Un arrêt de l'aide alimentaire faute de financements, annonce le PAM. « Cette crise oubliée s'est aggravée alors que le monde a les yeux rivés sur d'autres situations d'urgence » écrit l'organisation onusienne dans un communiqué.
Le Programme alimentaire mondial a besoin de 185 millions de dollars pour les six prochains mois, faute de quoi les livraisons de nourriture à près d'un million 400.000 réfugiés ne pourront être assurées sur le sol tchadien. Plus de 500.000 Soudanais sont venus s'ajouter aux besoins depuis le déclenchement de la guerre civile en avril, rappelle Enrico Pausili, directeur adjoint du PAM au Tchad, joint par François Mazet de la rédaction Afrique de RFI.
« On a cette nouvelle vague de réfugiés, plus de 500 000 personnes, qui ont traversé la frontière. Ça constitue une des plus grandes populations réfugiées sur le continent et on a vu plus de réfugiés à partir du début de la crise en avril 2023 que dans les trente années précédentes.
C'est une grande crise. Ces gens ont traversé la frontière à des endroits où il n'y a pas de services, où il n'y a pas d'infrastructures. Donc amener de l'assistance alimentaire là-bas, c'est un challenge logistique. Et ça va s'ajouter à des crises multiples dans des pays qui y faisaient déjà face. On a déjà dû suspendre l'assistance aux déplacés dans la région du Lac, mais aussi à toute une série de catégories de réfugiés qui étaient déjà dans le pays, notamment des réfugiés de la République centrafricaine, du Cameroun et aussi du Nigeria. On parle de centaines, de milliers de personnes. »
Cette crise a des conséquences aussi sur la population tchadienne, puisque moins de la moitié des 2,3 millions de personnes ciblées par le PAM comme étant en insuffisance alimentaire, ont pu recevoir de l'aide ces trois derniers mois.