Au Tchad, la campagne référendaire a démarré, samedi 25 novembre. Les Tchadiens sont appelés aux urnes, le 17 décembre prochain pour permettre un retour à l'ordre constitutionnel en se prononçant « pour » ou « contre » la nouvelle loi fondamentale qui maintient la forme unitaire de l'Etat. Des coalitions de partis politiques pour les camps du « oui » et du « non » ont lancé officiellement leurs activités de campagne, samedi, à Ndjamena.
Cette campagne de vingt jours permettra aux différentes tendances politiques d'échanger avec les populations sur le choix de la forme de l'État.
Un processus qui rebat les cartes du jeu politique : certains partis politiques qui s'opposaient à l'ancien président Idriss Déby, soutiennent aujourd'hui son fils, Mahamat Idriss Deby. C'est le cas de l'ancien opposant historique, Saleh Kebzabo, actuel Premier ministre de transition. Il est le président de cette coalition en faveur du « Oui » à la nouvelle Constitution.
« Notre foi en l'État unitaire, fortement décentralisé, où justice et égalité seront la boussole de la bonne gouvernance. Cette nouvelle Constitution, pour laquelle nous vous appelons à un vote massif, est véritablement inclusive. »
De son côté, le Front du « Non », une coalition de partis favorables à un régime fédéraliste s'inquiète de potentielles fraudes, le jour du vote.
« Je crois que les autorités gouvernementales, qui ont pris parti pour battre campagne pour le ' oui ', commettent là une faute politique. Et nous savons, effectivement, que le ' non ' va l'emporter. Maintenant, il faut éviter qu'il y ait de la triche », estime Brice Mbaimon Guedmbaye, porte-parole du Front du « non ».
Pendant ce temps, des organisations de la société civile ont déposé une requête auprès des autorités judiciaires pour demander la suspension de cette coalition pour le « oui » au référendum constitutionnel. Selon elles, la présence à sa tête du Premier ministre de transition violerait le principe de neutralité.