Afrique de l'Est: Résultats du 1er tour de la présidentielle - Transparency International fustige la communauté internationale

À peine les résultats provisoires du premier tour de l'élection présidentielle publiés par la commission électorale, attestant la victoire au premier tour de Andry Rajoelina, que les réactions fusent.

Transparency International - Initiative Madagascar parle d'un « hold-up électoral ».

Dans une déclaration publiée dans la soirée du samedi 25 novembre, cette organisation non-gouvernementale a exprimé sa désolation et ne manque pas de fustiger la communauté internationale à propos de la validation de cette élection.

Le fait que les observateurs internationaux soient unanimes à affirmer que « les quelques manquements et imperfections constatés ça et là ne peuvent remettre en cause de façon globale le bon déroulement et la crédibilité de cette élection » inquiète beaucoup Transparency International.

« Une telle unanimité est plus qu'inquiétante, en sachant que la bénédiction des observateurs électoraux - et par extension, de la communauté internationale - constitue l'extrême onction qui validera les résultats électoraux » déclare l'organisation dans son communiqué.

Alors qu' « un viol électoral, a été orchestré, prémédité et perpétré au vu et au su de tous » regrette Transparency International.

Évêques

Elle pointe du doigt la « complaisance » de la communauté internationale face à ce constat et soulève la question : « Quel est le seuil de tolérance envers les irrégularités, le manque d'intégrité et la corruption dénoncés par de nombreux observateurs depuis le début du processus électoral ? ».

Malgré des « violations manifestes des droits humains », des « actes de corruption » et un « vol électoral », selon toujours la Transparency International, la communauté internationale a opté pour la « complaisance, invoquant la non-ingérence comme prétexte ».

« La non-ingérence est un prétexte trop facile, à la limite du fallacieux, lorsque le sort de millions de personnes, d'une nation entière, est en jeu. La politesse du langage diplomatique et la satisfaction du service fait - des millions de dollars ou d'euros investis dans un processus capturé d'avance - ont rajouté du lubrifiant à un mécanisme de v(i)ol électoral déjà bien huilé. Tout le monde savait que la catastrophe était imminente mais la majorité, même les Évêques de Madagascar, ont choisi de fermer les yeux et de laisser faire » regrette la Transparency International.

Intérêts privés

Transparency International critique également le « manque de culture démocratique, la faiblesse de la conscience civique collective et la misère ambiante » qui ont contribué aux « résultats électoraux controversés ».

Les résultats proclamés ne reflètent pas seulement les « efforts » du camp du « vainqueur », selon cette organisation non-gouvernementale, mais aussi une « carence fondamentale en termes d'éthique dans l'organisation des élections ».

Malgré ce tableau sombre, l'organisation exhorte à la résistance, non pas contre des individus ou des camps politiques, mais contre « l'illégalité et la capture totale de l'État par des intérêts privés ». Transparency International-

Initiative Madagascar réaffirme son engagement en faveur de la transparence, de l'intégrité et de la redevabilité, appelant chacun à assumer ses responsabilités et à agir en conséquence.

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