Les Sierra-Léonais ont commencé à reprendre leurs activités ce 27 novembre 2023 à Freetown, placée sous haute protection au lendemain des affrontements armés qui ont secoué la capitale, et après l'allègement du couvre-feu national instauré la veille.
À Freetown, en Sierra Leone, des inconnus ont attaqué des casernes, une armurerie, libéré des prisonniers, le 26 novembre 2023. Des affrontements ont éclaté avec l'armée nationale, déployée en ville. Les autorités ont dénoncé une tentative de déstabilisation de l'État.
Ce lundi, le gouvernement a allégé le couvre-feu illimité décrété la veille et qui avait transformé Freetown en ville fantôme. Il reprendra de 21h00 à 06h00 du matin, jusqu'à nouvel ordre.
Ce 27 novembre, la ville est calme, mais fébrile. Une partie des magasins et des banques ont ouvert et le trafic a repris. Néanmoins, les écoles et de nombreuses boutiques restent fermées.
Beaucoup de commerçants ont peur de rouvrir et de perdre leurs marchandises. Pour eux, les autorités ne maîtrisent pas encore la situation. Seuls les vendeurs au marché ou dans les rues ont relancé leurs activités.
À la radio-télévision nationale, le chef de l'État avait déclaré hier que des individus non identifiés avaient attaqué des casernes militaires à Freetown, ainsi qu'une armurerie, avant d'être repoussés. Il avait demandé aux gens de garder leur calme et de rester unis.
Les auteurs seraient à la fois d'anciens militaires et des soldats encore actifs, selon le gouvernement
Plusieurs témoins avaient croisé ces mystérieux assaillants, souvent habillés en treillis. « Nous allons nettoyer cette société. Nous savons ce que nous faisons. Nous n'en avons pas après les civils ordinaires », avaient-ils dit.
On ne connaît pas le bilan des affrontements. En revanche, l'ancien président sierra-léonais, Ernest Koroma, a affirmé que sa résidence avait été attaquée. Il a condamné les violences et déploré la mort et l'enlèvement de deux de ses gardes du corps.
Ce matin, le gouvernement a précisé que les auteurs seraient à la fois d'anciens militaires et des soldats encore actifs. Selon le ministre de l'Information, les principaux chefs ont été arrêtés et sont interrogés. Chernor Bah refuse encore de parler de tentative de coup d'État, même s'il reconnaît des attaques « bien planifiées et coordonnées ». Pour lui, il faut attendre la fin des interrogatoires.
Sur le terrain, en tout cas, la traque continue pour rattraper les fuyards et les prisonniers évadés.