L'Afrique, riche en ressources naturelles, n'a aucune excuse pour rester pauvre, selon le président de la Banque africaine de développement

29 Novembre 2023
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African Development Bank (Abidjan)
communiqué de presse

« Nos gouvernements doivent prendre conscience de leur responsabilité de sortir les populations de la pauvreté et de leur permettre de s'enrichir le plus rapidement possible. C'est faisable. » - Akinwumi A. Adesina

29-nov-2023

Dotée de ressources naturelles évaluées à 6 200 milliards de dollars, de 65 % des terres arables non cultivées de la planète et d'une population jeune et dynamique, l'Afrique n'a aucune excuse d'être pauvre, a déclaré, le 28 novembre à Lagos, le président de la Banque africaine de développement, Akinwumi A. Adesina.

Il a ajouté que le continent devait faire, de toute urgence, une introspection pour résoudre ses nombreux défis, et a appelé les citoyens à responsabiliser les gouvernements sur la question de la pauvreté.

Le président de la Banque a lancé cet appel lors d'une conférence qu'il a donnée à l'occasion du 40e anniversaire du quotidien nigérian The Guardian, le principal journal indépendant du pays. La conférence avait pour thème : « Pour que le monde respecte l'Afrique ».

M. Adesina, lauréat du prix de l'« Homme de l'année 2021 » décerné par The Guardian, a souligné que l'Afrique ne devait pas être au stade où elle se trouve aujourd'hui, et il a exhorté les pays africains riches en ressources naturelles à renforcer la bonne gouvernance, la transparence, la responsabilité et les politiques de gestion saine afin d'inverser le cours des choses.

Compte tenu de ses vastes ressources naturelles, l'Afrique doit devenir un continent qui produit des richesses inclusives et bien réparties, a-t-il soutenu.

« Si nous gérons bien nos ressources naturelles, l'Afrique n'a aucune raison d'être pauvre. Nous disposons de 6 200 milliards de dollars de ressources naturelles (...) Alors, comment diable se fait-il que nous soyons encore pauvres ? Nous devons simplement nous retrousser les manches, éradiquer la corruption et gérer nos ressources dans l'intérêt de nos pays et de nos populations », a déclaré M. Adesina.

« L'Arabie saoudite possède du pétrole, tout comme le Nigéria. Le Koweït possède du pétrole, tout comme le Nigéria. Le Qatar possède du gaz en abondance, tout comme le Nigéria et d'autres pays. Pourtant, le Nigéria est le pays dont la proportion de la population vivant sous le seuil d'extrême pauvreté en 2023 est la plus importante d'Afrique. De toute évidence, il y a quelque chose de fondamentalement défaillant dans notre gestion, ou plutôt notre mauvaise gestion, de nos ressources naturelles. », a-t-il regretté.

À titre d'exemple, le président de la Banque a cité la Corée du Sud, dont le PIB par habitant est passé de 350 dollars dans les années 1960 à environ 33 000 dollars en 2023. « C'est le genre de bond en avant dont nous avons besoin (...) Nous devons nous demander quand nous allons opérer le même changement que celui de la Corée du Sud, qui est passée du stade de pays au bas de l'échelle du développement à celui de pays riche et industrialisé aujourd'hui », a déclaré Akinwumi Adesina.

« Je suis optimiste pour le Nigéria. Je suis optimiste pour l'Afrique. Je crois en l'Afrique », a-t-il ajouté.

« L'Afrique a besoin de politiques, d'investissements, d'infrastructures, de logistique et de financement adéquats... Nous devons veiller à ce que cela soit piloté par une main-d'oeuvre hautement qualifiée, dynamique et jeune », a-t-il affirmé devant un auditoire composé de ministres et autres hauts responsables du gouvernement, anciens gouverneurs d'État, chefs d'entreprise, représentants du monde universitaire et des médias.

Le président de la Banque a félicité le quotidien The Guardian pour avoir continué à « préserver la vérité. Au fil des ans, cette publication de classe mondiale a établi une référence en matière d'excellence journalistique. Elle a contribué à façonner le discours public, à promouvoir la responsabilité et à servir de sentinelle du peuple. Ce faisant, The Guardian a gagné à juste titre le respect des Nigérians et des lecteurs du monde entier », a-t-il salué.

La présidente et éditrice du journal The Guardian, Lady Maiden Alex-Ibru (4e à gauche), présente un nouvel ouvrage au président de la Banque africaine de développement, Akinwumi A. Adesina, à l'issue de la conférence donnée par ce dernier à Lagos, à l'occasion du 40e anniversaire du quotidien. Le président du comité éditorial du journal, Wale Omole (2e à gauche), est à leurs côtés.

La présidente et éditrice du journal The Guardian, Lady Maiden Alex-Ibru, a décrit le président de la Banque comme « l'un des meilleurs produits que le Nigéria ait exporté dans le monde ».

L'Afrique, grenier du monde

Selon M. Adesina a déclaré que l'Afrique pouvait jouer un rôle de premier plan dans la résolution non seulement de ses propres défis, mais également des défis mondiaux. « Nous devons certes nous attaquer aux questions essentielles du développement, mais nous devons aussi adopter une approche stratégique en nous engageant sur la voie de la prospérité. Nos pays doivent devenir de grands contributeurs à la richesse mondiale et au financement du développement pour d'autres. »

Il a souligné les interventions de la Banque africaine de développement visant à favoriser un développement inclusif en Afrique, notamment en stimulant la sécurité alimentaire.

La Banque a investi environ huit milliards de dollars dans l'agriculture au cours des sept dernières années, améliorant ainsi la sécurité alimentaire de 250 millions de personnes à travers le continent. En réponse à la guerre de la Russie en Ukraine, qui a perturbé l'approvisionnement en blé et en maïs de l'Afrique, la Banque a rapidement approuvé une Facilité de production alimentaire d'urgence de 1,5 milliard de dollars pour les pays du continent.

« Aujourd'hui, cette facilité aide 20 millions d'agriculteurs dans 36 pays à produire 38 millions de tonnes de denrées alimentaires, pour une valeur estimée à 12 milliards de dollars. Cela représente huit millions de tonnes de plus que les 30 millions de tonnes de denrées alimentaires que l'Afrique importait de Russie et d'Ukraine », a déclaré M. Adesina.

« Nous devons toutefois aller plus loin que la simple augmentation de la production de denrées alimentaires et de produits agricoles », a-t-il ajouté. « L'exportation de matières premières mène à la pauvreté. L'exportation de produits à valeur ajoutée est la voie de la richesse. »

La Banque africaine de développement et ses partenaires ont fourni 1,6 milliard de dollars pour développer 25 Zones spéciales de transformation agro-industrielle dans 15 pays afin de soutenir la transformation par le secteur privé des matières premières et d'y ajouter de la valeur.

Avec ses partenaires, la Banque africaine de développement a lancé ce mois-ci une Alliance pour les Zones spéciales de transformation agro-industrielle de trois milliards de dollars afin de soutenir le développement de ces zones dans 11 autres pays. En amont de la Conférence des Nations unies sur les changements climatiques 2023 (COP 28), qui débute le 30 novembre à Dubaï, M. Adesina a déclaré que la Banque amplifierait les appels de l'Afrique en faveur de la justice climatique et d'un investissement accru dans l'action climatique, en particulier dans l'adaptation.

La Banque a lancé une Facilité africaine d'assurance contre les risques climatiques pour l'adaptation (ACRIFA), dotée d'un milliard de dollars, afin de porter à une plus grande échelle l'assurance contre les risques climatiques pour les pays africains.

Discours de M. Akinwumi A. Adesina

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