Afrique: COP28 - Le fonds de compensation « des pertes et préjudices » climatiques concrétisé

Kamala Harris, vice-présidente des États-Unis, s'exprime sur scène lors du segment de haut niveau pour les chefs d'État et de gouvernement lors de la Conférence des Nations Unies sur les changements climatiques COP28 à Expo City Dubai, le 2 décembre 2023, à Dubaï, aux Émirats arabes unis.

La Conférence des Nations unies sur les changements climatiques (COP), la 28e du genre, s'est ouverte le 30 novembre, à Dubaï, aux Emirats arabes unis, avec un premier temps fort : l'adoption de l'accord de mise en oeuvre du fonds destiné à financer les « pertes et préjudices ».

Les « pertes et préjudices », ou selon les traductions, les « pertes et dommages », désignent les dégâts, les pertes qui surviennent malgré ou en l'absence de mesures pour limiter ou s'adapter à la hausse des températures. Et certains dégâts sont déjà inéluctables. Des pertes qui ne sont pas nécessairement économiques. L'héritage culturel, les savoirs autochtones peuvent être pris en compte au titre de ces pertes et préjudices.

L'accord permet de concrétiser un fonds pour dédommager financièrement les pays en développement qui déplorent des pertes. Tous les détails du fonctionnement du fonds ne sont pas encore finalisés. Selon des observateurs, le futur conseil d'administration devra décider qui en bénéficiera et selon quels critères. Il pourrait servir, par exemple, à relocaliserla population dont le territoire est menacé.

Il y aura un plancher pour les petits États insulaires et pour les pays les moins avancés. Ce fonds sera hébergé par la Banque mondiale pour les quatre prochaines années. Une solution provisoire. Les pays en développement y étaient, en effet, initialement opposés, considérant que l'institution de Washington est aux mains des Occidentaux et qu'elle est inadaptée à leurs besoins.

Cette adoption a été saluée par une ovation des délégués des pays participants à la COP28, même si le « travail est loin d'être achevé », a souligné l'Alliance des petits États insulaires. Les premières promesses ont tout de même commencé à pleuvoir pour un total d'environ 400 millions de dollars. D'autres annonces pourraient s'ajouter à l'occasion des prises de paroles des chefs d'État.

%

Avec ces questions financières, il en va aussi de la crédibilité des pays développés dans les discussions. Leur engagement de fournir 100 milliards par an pour financer la transition énergétique et l'adaptation des pays les plus pauvres a sans doute été atteint en 2022, selon l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), mais avec deux ans de retard. Par ailleurs, ces engagements restent loin des 2000 milliards de dollars nécessaires chaque année.

Selon une étude de l'organisation non gouvernementale One, près de deux tiers des engagements de financements climatiques recensés par l'OCDE entre 2013 et 2021 « n'ont jamais été déclarés comme décaissés » ou « n'étaient pas ou peu liés au climat ».

AllAfrica publie environ 400 articles par jour provenant de plus de 100 organes de presse et plus de 500 autres institutions et particuliers, représentant une diversité de positions sur tous les sujets. Nous publions aussi bien les informations et opinions de l'opposition que celles du gouvernement et leurs porte-paroles. Les pourvoyeurs d'informations, identifiés sur chaque article, gardent l'entière responsabilité éditoriale de leur production. En effet AllAfrica n'a pas le droit de modifier ou de corriger leurs contenus.

Les articles et documents identifiant AllAfrica comme source sont produits ou commandés par AllAfrica. Pour tous vos commentaires ou questions, contactez-nous ici.