COP28 - Des moyens de cuisson propres pour tous les Africains, cela est possible, affirment les dirigeants mondiaux

3 Décembre 2023
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African Development Bank (Abidjan)
communiqué de presse

« 80 % des ménages d'Afrique subsaharienne ont recours à la biomasse comme source d'énergie pour cuisiner », a déclaré la présidente tanzanienne Suluhu Hassan.

« L'Afrique a besoin de 4 milliards de dollars d'investissements par an pour fournir 250 millions d'équipements de cuisson propres à 250 millions de femmes d'ici 2030 », a déclaré M. Adesina.

Des dirigeants du monde entier se sont engagés à fournir d'ici 203 2 une énergie de cuisson propre à près d'un milliard de personnes en Afrique qui cuisinent encore avec du bois de chauffage et d'autres formes de biomasse.

Les dirigeants se sont ralliés au Programme de soutien aux femmes africaines pour une cuisine propre (African Women Clean Cooking Support Programme -- AWCCSP) lancé par la présidente de la République-Unie de Tanzanie, Samia Suluhu Hassan, en marge de la COP28 qui se tient à Dubaï.

Le lancement s'est déroulé en présence du président sud-africain, Cyril Ramaphosa, du président du Groupe de la Banque africaine de développement, Akinwunmi Adesina, de 26 représentants de gouvernements et d'organisations internationales, dont diverses agences de l'ONU et d'organisations philanthropiques.

La présidente Suluhu Hassan a déclaré que 80 % des ménages d'Afrique subsaharienne ont recours à la biomasse ligneuse pour cuisiner. Elle a ajouté que « les femmes et les jeunes filles sont touchées de manière disproportionnée lorsque les solutions de cuisson propres ne sont pas accessibles. L'exposition aux fumées toxiques affecte leur santé et leur bien-être ». Elle a indiqué que le programme leur permettra de consacrer les longues heures passées à la recherche du bois de chauffage à des activités économiques productives.

Mme Suluhu Hassan a indiqué que la cuisson avec de la biomasse ligneuse accélérait la déforestation. « Cela a entraîné la perte de 3,9 millions d'hectares de forêts entre 2010 et 2020 en Afrique », a-t-elle déclaré, soulignant que si l'accès à des moyens de cuisson propres a augmenté dans le monde entier, en Afrique, c'est l'utilisation de la biomasse ligneuse qui est en pleine expansion.

Le président de la Banque africaine de développement, M. Adesina, a déclaré que « 300 000 femmes et 300 000 enfants mouraient chaque année de maladies respiratoires pour avoir simplement voulu faire cuire leur repas -- ce qui est considéré comme allant de soi dans les économies développées ».

Selon M. Adesina, le coût économique mondial des heures passées par les femmes à aller chercher du bois de chauffage est estimé à 800 milliards de dollars par an et le coût sanitaire à 1 400 milliards de dollars par an. « Le risque de décès des femmes dû à l'absence de solutions de cuisson propres est trois fois plus élevé que le risque de décès dû au paludisme », a-t-il souligné.

La présidente Suluhu Hassan a indiqué que le secteur privé avait un rôle important à jouer dans la résolution du problème : « Nous appelons le secteur privé à mettre en place une chaîne d'approvisionnement commerciale de solutions de cuisson propres, notamment des fourneaux améliorés, et à faciliter l'accès à l'électricité dans les zones rurales. »

La dirigeante tanzanienne a précisé que le programme nouvellement lancé « ne se limite pas aux fourneaux et aux émissions, mais qu'il ouvre la voie à un avenir propre et durable ». Elle a annoncé que son pays, accueillera l'année prochaine une réunion d'experts pour trouver des moyens efficaces de déployer le programme dans toute l'Afrique.

« L'Afrique a besoin de 4 milliards de dollars d'investissements par an pour fournir des équipements de cuisson propres à 250 millions de femmes d'ici 2030 », a déclaré M. Adesina, expliquant comment l'Afrique subsaharienne pourrait atteindre 100 % d'accès à des solutions de cuisson propres.

« Il faut que les gouvernements consacrent au moins 5 % des 70 milliards de dollars d'investissements énergétiques annuels à la fourniture de solutions de cuisson propres. Cela représenterait près de 4 milliards de dollars par an. Ce n'est pas trop demander », a-t-il indiqué.

« Deuxièmement, l'accessibilité et l'abordabilité des solutions de cuisson propres devraient être assurées par le développement de capacités en amont de gaz de pétrole liquéfié, en particulier pour les infrastructures de production, de stockage et de distribution. »

« Troisièmement, les institutions financières multilatérales devraient réserver une part importante de leur financement annuel pour l'énergie à la fourniture de solutions de cuisson propres à grande échelle. Cela devrait inclure des financements mixtes concessionnels, ainsi que des garanties pour dérisquer les prêts accordés par les banques commerciales et autres institutions financières », a indiqué M. Adesina.

Le président sud-africain Cyril Ramaphosa a décrit l'expérience de son pays dans la transition opérée par les communautés rurales qui sont passées du bois de chauffage et de la bouse de vache à l'électricité générée par le charbon et maintenant aux énergies renouvelables « sur une base équitable ».

Même si l'accès à l'électricité est passé d'environ 50 % à 93 % au cours des 30 dernières années, l'électricité est produite à partir de charbon, un combustible fossile, a-t-il relevé. « Nous entamons la transition vers une énergie plus propre. C'est un cheminement nécessaire dans la lutte pour l'égalité des genres et la réduction de la pauvreté ».

« Les femmes doivent être de véritables moteurs d'avancement pour ces questions liées au genre », a déclaré la ministre norvégienne du Développement international, Anne Beathe Tvinnereim, engageant à soutenir le programme.

La ministre zimbabwéenne de la Condition féminine, du Développement communautaire et des Petites et moyennes entreprises, Monica Mutsvangwa, a déclaré qu'il était « possible et abordable » d'investir dans des moyens de cuisson propres pour les femmes.

« Soutenons cette noble cause de soutien aux femmes africaines », a insisté la ministre rwandaise de l'Environnement, Jeanne d'Arc Mujawamariya, qui représentait le président du Rwanda, Paul Kagamé.

Le directeur de l'Unité financement du développement local du Fonds d'équipement des Nations unies, David Jackson, a fait l'éloge du Programme de soutien aux femmes africaines pour une cuisine propre (AWCCSP) : « Cette initiative va libérer de l'espace dans la vie des femmes et des jeunes filles pour qu'elles puissent progresser », a-t-il indiqué.

Parmi les autres intervenants figuraient la directrice générale de la Clean Cooking Alliance, Dymphna Van der Lans, la secrétaire générale adjointe et directrice du bureau régional du PNUD pour l'Afrique, Ahunna Eziakonwa, Sarah Borchers du Programme alimentaire mondial, la directrice exécutive d'ONU Femmes Sarah Hendriks, le représentant de Bloomberg Energy Transition Initiative for Africa Programme, Jide Ikeako, et la directrice du réseau ENERGIA, Sheila Oparocha.

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