Tchad: Campagne référendaire - Les boycotteurs accusent le pouvoir de les empêcher de faire campagne

Vue aérienne de la capitale tchadienne, Ndjamena, le 9 mai 2021.

Au Tchad, alors que la campagne est en cours partout dans le pays en vue du référendum constitutionnel du 17 décembre, les politiques appelant au boycott du scrutin affirment qu'on les empêche de mener leur campagne, de faire des réunions publiques. La police déchirerait les affiches selon eux.

Nos soutiens sont empêchés de faire campagne, explique Max Kemkoye, du Groupe de concertation des acteurs politiques (GCAP), joint par François Mazet, de la rédaction Afrique.

« Un des nôtres avait fait une demande, il y a presque deux semaines, pour qu'on lui concède la salle. Nous en venons aujourd'hui à demander l'arbitrage du ministre de la Culture.

Nos gars, qui sont en mission à l'intérieur du pays, sont systématiquement empêchés, [ainsi qu'à] l'intérieur de la ville-capitale Ndjamena, aujourd'hui. C'est ce que nous avons fait constater par une escouade de huissiers. Avec nos affiches qui sont démontées, ces gens-là s'emploient systématiquement à nous saborder, à faire en sorte que nous ne puissions pas nous exprimer librement.

Ils veulent complètement nous invisibiliser, ils veulent nous effacer. C'est peine perdue, nous sommes là, en face d'eux. Il s'agit d'une élection référendaire donc l'égalité de compétition doit être de mise, en plus de l'égalité de décompte.

Mais là, ce n'est pas le cas : c'est un camp massif pour le "oui" avec les propres ressources de l'État - avions, véhicules, ressources humaines, finances, administration, édifices. Voilà comment les Tchadiens sont pris dans cette situation. »

Les autorités n'étaient pas disponibles hier mardi pour commenter ces accusations. Le GCAP compte néanmoins mettre en place une caravane de campagne dans la capitale en cette fin de semaine et organiser un meeting samedi 9 décembre.

La campagne officielle pour le référendum constitutionnel du 17 décembre 2023 a été lancée le 25 novembre. Le texte, adopté en juin par le parlement de transition, reprend l'architecture consensuelle de la loi fondamentale de 1996, et sur la question centrale de la forme de l'État, promet une décentralisation avancée plutôt qu'un fédéralisme.

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