Des crimes de guerre et des crimes contre l'humanité au Soudan. C'est la conclusion du département d'État américain. Les deux camps qui se disputent le pouvoir depuis la mi-avril sont visés. L'un davantage que l'autre.
« Les forces armées soudanaises et les forces de soutien rapide ont déclenché des violences horribles, des morts et des destructions dans tout le Soudan. ». Le début du communiqué d'Antony Blinken renvoie dos à dos les protagonistes de la guerre pour le contrôle du Soudan. Il détaille les atrocités commises par les deux camps. Il parle de violences et de meurtres de prisonniers dans des sites de détention de chaque côté.
Pour les Forces de soutien rapide du général Hemedti et ses milices alliées, Antony Blinken ajoute une campagne de terreur contre les femmes et les jeunes filles par des violences sexuelles, en les attaquant chez elles, en les enlevant dans la rue ou en s'en prenant à celles qui tentaient de fuir pour se mettre à l'abri. Il évoque aussi des violences ciblées contre les survivants du génocide au Darfour il y a 20 ans.
Les forces du général al-Burhan et du général Hemedti sont toutes deux accusées de crimes de guerre. Le secrétaire d'État américain y ajoute crime contre l'humanité et nettoyage ethnique à l'encontre des Forces de soutien rapide. Et il affirme que ces conclusions de ses services donnent de la force et une nouvelle urgence aux efforts africains et internationaux visant à mettre fin à la violence.
Depuis le 15 avril, les forces fidèles au chef de l'armée Abdel Fattah al-Burhan sont en guerre contre les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR) commandées par son ancien adjoint, Mohamed Hamdane Daglo. Plus de 10 000 personnes ont été tuées, selon une estimation prudente du Armed Conflict and Event Data Project, et l'ONU affirme que 6,3 millions de personnes ont dû fuir leurs foyers.