Afrique de l'Ouest: Fin du sommet des chefs d'Etat de la Cédéao sur le Niger - Vers un allègement sous conditions des sanctions

Alassane Ouattara, président de la République de Côte d'Ivoire, Macky Sall président du Sénégal et Patrice Talon président du Benin
10 Décembre 2023

La Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao), réunie en sommet à Abuja, a ouvert la voie ce dimanche 10 Décembre 2023, à un allègement de ses sanctions à l’encontre du Niger, en le conditionnant à une « transition courte » avant un retour des civils au pouvoir. L’information est de l’Afp.

Par ailleurs, la source ajoute qu’un comité composé des présidents du Bénin, du Togo et de Sierra Leone négociera avec le régime militaire nigérien les engagements à mettre en œuvre avant un éventuel assouplissement des sanctions, a annoncé le président de la commission de la Cédéao, Omar Touray. Donc en l’état, le Niger est toujours sous sanctions économiques et financières de la part de la Cédéao.

Aussi, « Sur la base des résultats de l’engagement du comité des chefs d’Etat avec le Cnsp, l’autorité va progressivement alléger les sanctions imposées au Niger », a déclaré M. Touray à l’issue du sommet. Mais « si le Cnsp ne se conforme pas aux résultats de l’engagement avec le comité, la Cédéao maintiendra toutes les sanctions », a-t-il ajouté.

L’organisation régionale veut que Niamey s’engage sur « une courte feuille de route pour la transition » vers « le rétablissement rapide de l’ordre constitutionnel », soit le retour à un régime civil. Cette décision de la Cedeao fait suite à la visite vendredi au Togo du chef militaire du Niger, le général Abdourahamane Tiani, avec certains de ses ministres. Quelques jours avant, Niamey avait demandé au président togolais Faure Gnassingbé de jouer un rôle de médiateur.

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« Tiani est prêt à discuter de la durée de la transition et de la situation de Bazoum », qui est séquestré à Niamey dans sa résidence depuis le 26 juillet 2023, a déclaré une source togolaise à propos de ces discussions.

En ouverture du sommet, M. Touray avait déclaré que « les autorités militaires ont malheureusement montré peu de remords en s’accrochant à leurs positions intenables, prenant en otage non seulement le président Bazoum, sa famille et les membres de son gouvernement, mais aussi le peuple nigérien ».

  La diplomatie américaine monte en puissance

La secrétaire d’État adjointe américaine aux Affaires africaines, Molly Phee, a fait savoir dimanche qu’elle avait été conviée à participer aux discussions du sommet visant à permettre le retour d’un régime démocratique au Niger et à contribuer à rendre le Sahel plus bien sûr. Ajoute l’Afp.

Historiquement un partenaire clé de l’Occident dans la lutte contre les groupes jihadistes, le Niger a exigé le départ des troupes françaises qui ont déjà débuté, tandis que les États-Unis y ont encore du personnel militaire. Sur les quinze pays membres de la Cedeao, quatre sont désormais dirigés par des militaires arrivés au pouvoir par des coups d’Etat depuis 2021 : le Mali (2021), la Guinée (2021), le Burkina Faso (2022) et le Niger (2023).

Avec les régimes militaires du Mali et du Burkina Faso, celui du Niger a créé l’Alliance des Etats du Sahel (Aes), afin de renforcer leurs coopérations.

« Cette alliance fantôme semble destinée à détourner l’attention de notre quête mutuelle de démocratie et de bonne gouvernance », a déclaré dimanche le président nigérian Bola Tinubu, qui préside la Cedeao. Tout en appelant à « renouer le dialogue avec les pays sous régime militaire avec des transitions planifiées réalistes et à court terme ».

La multiplication de ces régimes militaires inquiète la Cedeao pour leurs mises en cause de la démocratie mais aussi pour les risques de déstabilisation régionale.

Le retrait de l’armée française du Sahel a renforcé les craintes de voir l’instabilité s’étendre aux États du golfe de Guinée : Ghana, Togo, Bénin et Côte d’Ivoire. Pendant qu’en Sierra Leone et en Guinée-Bissau ont eu lieu récemment des événements présentés par les autorités comme des tentatives de coup d’État. Dans ces deux derniers pays, la situation de tension suscite une inquiétude au niveau de la Cédéao et de l’Union africaine, (Ua)

En ce qui concerne le Mali, le confrère guinéen, africaguinee.com nous apprend que désormais les sanctions sont levées relativement aux déplacements des autorités de la transition. « Sur le Mali, les dirigeants ouest-africains ont décidé de lever les sanctions » de voyage contre le président de la transition et son premier ministre. Ce sommet qui s’est tenu dans un contexte de crises multiformes dans l’espace sous-régional a connu des absences de taille. Macky Sall, Alassane Ouattara, Patrice Talon n’étaient du rendez-vous d’Abuja », précise le confrère.

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