Au Congo-Brazzaville, l'ONG Centre d'actions pour le développement (CAD) a publié vendredi 8 décembre un rapport titré « quand le déni des droits humains est au pouvoir ». Dans le document de 132 pages diffusé, deux jours avant le 75ème anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l'Homme dimanche 10 décembre, l'ONG dénonce une augmentation « préoccupante » des atteintes aux droits des personnes.
Selon l'ONG, les droits de l'Homme restent précaires au Congo et les condamnations pour violation ne sont qu'exceptionnellement sanctionnées, affirme le CAD, le Centre d'actions pour le développement, dans son rapport.
« Ce rapport est extrêmement préoccupant, explique Trésor Nzila, directeur exécutif du CAD. Il montre la dégradation de la situation des droits humains dans notre pays. En 2022, nous avons documenté 572 violations des droits humains. Et, de janvier à novembre 2023, nous avons documenté 2 098 violations. »
Trésor Nzila précise d'autres cas de violation documentés par son organisation, en plus de la torture : « Des exécutions extrajudiciaires, les expulsions forcées, les atteintes aux libertés individuelles, mais aussi collectives. Nous avons également documenté de sérieux problèmes en ce qui concerne l'accès aux soins de santé, mais aussi à l'eau et à l'électricité. »
Au sujet du drame du stade d'Ornano du 20 novembre dernier, où 32 jeunes ont perdu la vie dans une bousculade alors qu'ils cherchaient à être recrutés dans l'armée, le CAD a demandé la démission des ministres de l'Intérieur et de la Défense, ainsi que « la mise en place d'une commission d'enquête véritablement indépendante ».
Les autorités n'ont pas encore réagi au rapport du CAD.