Madagascar: Convention des Nations unies contre la corruption - 20 ans après, la conformité de Madagascar reste insuffisante

9 décembre, journée Internationale de Lutte contre la Corruption

Madagascar fait partie des 190 pays qui adhèrent à la convention des Nations unies contre la corruption de 2003.

La corruption est devenue un fait social qui se pratique au vu et au su des citoyens. Pour le pays, une de ses manifestations est passée quasiment comme un signe de « fahalalam-pomba (bonne manière) » au sein de l'administration publique. La corruption a atteint un tel niveau que tout le monde la considère légitime et que pour réussir à faire quelque chose, il faut s'y mettre.

Face à ce phénomène social qui est qualifié de « fléau », le pays, qui est membre de la convention des Nations unies contre la corruption, s'est toutefois appliqué à mettre en place différents organes devant composer son système anti-corruption (SAC). Inspiré par la convention des Nations unies, ce système mettrait du temps à être mis en place. Si bien que « la relativement lente mise en place du cadre juridique et institutionnel de répression de la corruption et l'évolution du contexte national et international fait que la conformité de Madagascar à la CNUCC reste insuffisante ».

Bilan

Il est toutefois légitime d'observer que Madagascar a fait du chemin en la matière. Ce, aussi bien sur le côté institutionnel que juridique. Le pays a adopté la stratégie nationale de lutte contre la corruption 2015 (2025 suite à l'examen périodique de l'application de la convention à Madagascar en 2015). L'élément « essentiel de cette stratégie consistait en la refonte de la loi anti-corruption avec une réforme institutionnelle, élargissant le Système Anti-Corruption lui-même».

Les lois portant création des Pôles Anti-Corruption et de l'Agence de Recouvrement des Avoirs Illicites ainsi que de la loi sur la lutte contre le blanchiement des capitaux et le financement du terrorisme font également partie des étapes franchies par la Grande île dans sa lutte contre ce fléau. Si au niveau institutionnel et juridique, les avancées sont visibles, cela ne semble pas être le cas sur le quotidien de la population.

Les « petites corruptions » entre citoyens et agents de l'administration publique, citoyens et agents du secteur privé continuent de se faire sans que cela ne soit sanctionné. L'on ne parle pas de ce qui se passe dans les hautes sphères de la vie de la nation et qui est moins visible. Si disposer d'outils de lutte est une chose, les utiliser de façon efficace et efficiente en est une autre.

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