Les autorités devraient mettre fin aux poursuites abusives contre des opposants
La Haute Cour du Zimbabwe a annulé lundi la condamnation du militant des droits humains et chef de l'opposition Jacob Ngarivhume, le libérant ainsi de la prison dans laquelle il était détenu depuis fin avril.
Le 28 avril 2023, un tribunal d'instance de Harare avait condamné Jacob Ngarivhume à quatre ans de prison, dont un an avec sursis. Les autorités l'avaient accusé d'incitation à la violence publique dans une vidéo qu'il avait publiée sur X (anciennement Twitter) en juillet 2020, appelant à des manifestations contre les conditions économiques et la corruption endémique.
L'avocat de Jacob Ngarivhume a déclaré aux médias après l'annonce de la décision que « la Haute Cour était d'accord avec nous à tous égards » ; la condamnation par le tribunal de première instance était « infondée », et Jacob Ngarivhume avait donc « perdu huit mois ».
Plus tôt cette année, Human Rights Watch a mené des entretiens avec des avocats, des journalistes, des militants des droits humains et des opposants politiques qui ont exprimé leur inquiétude quant au fait que les autorités du Zimbabwe utilisaient de plus en plus abusivement certaines lois contre les personnes critiquant le gouvernement ; les personnes arrêtées se voient souvent refuser la présomption d'innocence et le droit de libération sous caution.
Une autre figure de l'opposition, l'ancien député Job Sikhala, a été arrêté le 14 juin 2022 et accusé d'incitation à commettre des violences publiques, de troubles à l'ordre public et d'entrave à la justice. Bien que la Haute Cour l'ait déclaré non coupable d'entrave à la justice en novembre, Sikhala reste incarcéré à la prison de sécurité maximale de Chikurubi, sur la base des autres chefs d'accusation. Ses précédentes demandes de libération sous caution ont toute été rejetées.