LUSAKA — Dans le cadre d'un programme lancé par l'agence de santé du continent, plus de 90 % des pays africains devraient être en mesure de coordonner l'augmentation de la demande en personnel de santé et d'autres mesures d'urgence au cours des cinq prochaines années lorsqu'ils sont confrontés à une épidémie ou à une urgence sanitaire.
Ce programme permettra aux pays de coordonner leurs réponses nationales aux épidémies et de tirer parti des ressources provenant des partenaires de développement, grâce à la mise en place de Centres d'opérations d'urgence de santé publique (COUSP).
Jean Kaseya, directeur général des Centres africains de contrôle et de prévention des maladies (Africa CDC), a déclaré lors du lancement de ce programme le 29 novembre que les pays africains n'étaient pas encore prêts à répondre aux urgences de santé publique et que le seul moyen de prévenir et de maîtriser les épidémies était d'avoir de solides COUSP.
''Le Centre des opérations d'urgence rassemble tous les plans et partenaires sous un même toit, travaillant ensemble autour des priorités nationales et c'est très important que le gouvernement soit aux commandes''Fiona Braka, OMS Afrique
« C'est pourquoi nous appelons tous nos collègues, tous nos partenaires, à réfléchir à ce que nous réaliserons dans le cadre de ce plan stratégique quinquennal », a-t-il déclaré lors cet événement qui a été organisé dans le cadre de la 3e Conférence sur la santé publique en Afrique, à Lusaka, en Zambie. .
« Nous avons besoin de 181 millions de dollars pour mettre en oeuvre ce programme », ajoute-t-il.
Équipes de secours
Selon les projections, au moins 90 % des États membres des régions d'Afrique et de la Méditerranée orientale auront développé un COUSP et renforcé les capacités des équipes de santé publique de routine et de secours d'ici 2027.
Les équipes de secours sont composées d'un personnel de santé qualifié qui est prêt à être déployé dans de brefs délais en cas d'épidémie.
Le programme a été élaboré conjointement par Africa CDC, l'Organisation mondiale de la santé (OMS), la Fondation Bill et Melinda Gates, l'Agence britannique de sécurité sanitaire et d'autres partenaires au développement.
Il survient dans un contexte de risque croissant d'épidémies dans la région, à mesure que les humains empiètent davantage sur la nature et que les insectes porteurs de maladies se déplacent vers de nouvelles zones en raison du changement climatique.
Fiona Braka, responsable du programme d'intervention d'urgence au bureau régional de l'OMS pour l'Afrique, déclare que les pays comprennent désormais que les urgences sanitaires augmentent en raison de l'interaction croissante entre les animaux, les humains et l'environnement.
« La coordination est une composante de la sécurité sanitaire. Sans une coordination efficace de la part du gouvernement, nous finirons par avoir un plan d'urgence aléatoire», dit-elle.
« Le Centre des opérations d'urgence rassemble tous les plans et partenaires sous un même toit, travaillant ensemble autour des priorités nationales et c'est très important que le gouvernement soit aux commandes », précise Fiona Braka.
S'exprimant lors du lancement du programme, la directrice régionale de l'OMS pour l'Afrique, Matshidiso Moeti, a déclaré que le plan façonnera l'avenir de la santé publique dans les régions Afrique et Méditerranée orientale de l'OMS.
« Ensemble, nous travaillons sur la prochaine phase pour garantir un avenir plus sûr, plus sain et plus résilient où les urgences de santé publique ne nous suscitent plus la peur en nous », affirme-t-elle.
Parmi une série d'exigences techniques, les COUSP devraient disposer des capacités nécessaires de gestion de l'information et de communication. Dans le cadre de ce programme, huit COUSP seront désignés comme centres d'excellence d'ici fin 2027.
Neil Squires, directeur des opérations mondiales à l'Agence britannique de sécurité sanitaire, indique pour sa part que les gouvernements doivent veiller à ce que les ressources disponibles soient utilisées de manière optimale pour résoudre les problèmes immédiatement, ce qui nécessite un personnel de santé publique.
« Les pays de la région ont besoin d'engagements politiques pour soutenir le programme, ils ont besoin d'institutions nationales de santé publique fortes pour garantir que le plan est en vigueur. »