C'est notamment le cas des cartes d'électeurs qui sont détériorées, et de la délivrance de leur duplicata. Un rapport a été publié par Po Na Congo.
Crispin Tshyia est bénévole au sein du collectif Lutte pour le changement, aussi connu sous son l'acronyme Lucha, une organisation membre du réseau Po Na Congo. Pour les besoins de cette enquête, il s'est rendu sur le terrain afin de constater les faits.
"Le centre de Barumbu c'est compliqué. Kalamu, c'est compliqué. Une catégorie de personnes est privilégiée par rapport aux autres. Lorsque vous avez de l'argent, vous entrez dans l'enceinte de la maison communale tandis que les autres attendent sous le soleil", témoigne Crispin Tshiya. "Lorsque vous avez de l'argent, vous êtes servis bien avant, au bout de quelques heures, et les autres doivent attendre deux à trois jours."
Alors que la distribution des duplicatas doit normalement se faire gratuitement, beaucoup de Congolais ont trouvé de nombreux obstacles sur leur passage, devant payer entre 5.000 et 7.000 francs.
Une situation qui pourrait entraîner une abstention importante
Selon le rapport de Po Na Congo, sur un échantillon de 561 personnes, notamment dans la ville de Kinshasa, 73,7 % d'entre elles avaient une carte illisible en raison des conditions d'impression de celle-ci.
Et pour recevoir leur duplicata, le temps d'attente a oscillé entre une semaine et une journée dans le meilleur des cas.
Une situation qui inquiète Charis Basoko, membre de Po Na Congo, qui estime que cela entrainera nécessairement une abstention importante le jour du vote.
"En 2006, nous avons connu un taux de participation de 65% au deuxième tour, en 2011 58% et en 2018, 47,5%. Et les différents instituts de sondage, dont le Groupe d'étude sur le Congo, tablent sur du 46%. Mais nous, nous pensons que cela sera moins de 40%", estime Charis Basoko.
Quoiqu'il en soit, la commission électorale a de nouveau affirmé, ce soir, que tous les efforts étaient mis en place pour que l'élection se tienne le 20 décembre.