La République démocratique du Congo (RDC) continuerait de connaître une épidémie de mpox, autrefois appelée variole du singe, qui représente un risque pour la population, des pays voisins et d'ailleurs, selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS).
En 2023, la RDC a recensé plus de 13 000 cas suspects de variole et plus de 600 décès, le nombre le plus élevé de cas annuels signalés par rapport à 2020 - plus de 6 000 cas identifiés. L'épidémie s'étendrait géographiquement dans vingt-deux des vingt-six provinces que compte le pays, selon l'OMS, qui a évalué récemment la situation . La docteure Rosamund Lewis, responsable technique pour mpox à l'OMS, a fait part d'une situation extrêmement complexe, étant donné que la RDC est confrontée à d'autres problèmes urgents, notamment le choléra et les crises humanitaires. L'OMS constate que le virus se propage aujourd'hui par l'intermédiaire de réseaux sexuels comprenant des travailleurs du sexe masculins et féminins et leurs clients dans les régions où la population est très mobile.
L'organisation onusienne collabore avec les autorités congolaises pour soutenir la distribution de kits de collecte et de transport d'échantillons aux hôpitaux de référence provenant de cas suspects à Kinshasa, au Sud-Kivu et dans d'autres zones touchées. À l'heure actuelle, seuls 9 % des cas de mpox ont été confirmés en laboratoire. Pour Rosamund Lewis, il est essentiel de combler les lacunes dans l'accès aux vaccins et aux produits thérapeutiques. L'épidémie en RDC rappelle la nécessité d'une collaboration et d'une coordination mondiales continues pour contrôler et, à terme, éliminer la transmission interhumaine de mpox, a-t-elle insisté. Au début du mois, l'OMS a été informée d'une suspicion d'épidémie sur un bateau de croisière dont l'itinéraire passait par l'Asie du Sud-Est.
Elle a appelé les particuliers, les autorités sanitaires locales et les organisateurs de croisières et d'autres rassemblements de masse de continuer à échanger des informations, à sensibiliser l'opinion et à prendre toutes les mesures nécessaires pour atténuer le risque de flambée de mpox. Pour l'OMS, une partie essentielle de ce travail consiste à établir des partenariats avec les communautés touchées par le virus afin de les sensibiliser aux symptômes et aux mesures de réduction des risques, et de lutter contre la stigmatisation, la discrimination et la peur qui peuvent dissuader les gens de se faire soigner s'ils soupçonnent d'être infectés. « Nous avons les moyens de contrôler et, à terme, d'éliminer la transmission interhumaine du mpox. Nous devons maintenant nous engager à agir », a conclu la Rosamund Lewis.