Le ministère gabonais des Affaires étrangères a décidé, le 15 décembre, de rappeler son ambassadeur en Angola pour consultation, marquant ainsi un coup de froid dans les relations entre les deux pays.
La décision fait suite à la cinquième session du sommet extraordinaire de la Communauté économique des Etats de l'Afrique centrale (CEEAC), qui a maintenu des sanctions contre le Gabon jusqu'au rétablissement de l'ordre constitutionnel. Elle pourrait trouver son origine dans le fait que l'ambassadeur de l'Angola au Gabon aurait refusé, en sourdine, de reconnaître le nouveau leadership gabonais suite au coup d'État du 30 août, en refusant d'accepter le portrait du nouveau président, Brice Clotaire Oligui Nguema, aux côtés de celui du président angolais, João Manuel Gonçalves Lourenço.
Rappelons que le 4 septembre, la CEEAC, sous l'impulsion de son président en exercice, l'Angolais Gilberto da Piedade Verissimo, a condamné le coup d'État au Gabon. Ce dernier a entrepris ensuite de délocaliser le siège la CEEAC, de Libreville à Malabo. Le 15 décembre à Djibloho, en Guinée équatoriale, lors du cinquième sommet extraordinaire de la Conférence des chefs d'État et de gouvernement de la CEEAC ayant entériné le maintien du siège au Gabon, le président de l'Angola, João Manuel Gonçalves Lourenço, serait venu uniquement pour s'opposer à la levée des sanctions envers le Gabon.
Certaines sources au Gabon expliquent que des incompréhensions ont été notées « face à certains actes inamicaux de l'Angola », tandis que selon une source non gabonaise à Djibloho, l'Angola aurait été « le plus virulent envers le Gabon lors du sommet ». Le président angolais « a repris son avion au bout de deux heures, soit quatre heures avant la fin du sommet ».
Cette suite d'événements a exacerbé les tensions entre les deux pays. Le Gabon, se sentant « injustement traité sur la scène régionale », a répondu par cette mesure diplomatique. En effet, le rappel de son ambassadeur souligne un mécontentement profond face à ce qui est perçu comme « des actes inamicaux et une ingérence dans ses affaires intérieures ».