Afrique de l'Est: Tensions diplomatiques avec l'Angola - Le Gabon rappelle son ambassadeur

Le président de l'Angola à gauche et le président de la transition au Gabon à droite

Selon plusieurs sources, le ministère gabonais des Affaires étrangères a écrit aux autorités angolaises pour annoncer le retour de son ambassadeur. Un rappel officiellement « pour consultations », dit le courrier. Des désaccords auraient émergé entre les deux pays après le coup d'État du 30 août. Ils se sont poursuivis jusqu'au sommet de la communauté des États d'Afrique Centrale CEEAC, vendredi, qui a maintenu sa suspension du Gabon.

Ce n'est peut-être pas par hasard si le président angolais Joao Lourenço est le seul chef d'État de la sous-région que le général Oligui Nguema n'a pas encore vu. Officiellement, c'est à cause d'un agenda incompatible côté angolais que le rendez-vous n'a pas encore eu lieu.

En tout cas, plusieurs événements expliqueraient ce coup de froid entre les deux pays. Diverses sources expliquent d'abord que l'ambassadeur angolais au Gabon aurait été plutôt frileux avec le nouveau pouvoir suite au coup d'État. De plus, l'absence d'officiels gabonais lors des cérémonies pour l'anniversaire de l'indépendance de l'Angola organisées à Libreville en novembre n'aurait pas plu à Luanda.

CEEAC

Autre problème : des tensions ont éclaté au sein du siège de la CEEAC, au Gabon, entre les employés et la nouvelle direction incarnée par son secrétaire général angolais Gilberto da Piedade Verissimo. Selon plusieurs sources, à son arrivée il y a trois ans, il aurait demandé une remise à plat des contrats des agents et aurait accordé plus de place aux Angolais dans l'organisation.

De quoi susciter une certaine grogne au sein du personnel. Une colère parfois étalée sur les réseaux ou des groupes WhatsApp. La direction y aurait vu une opération de déstabilisation. Gilberto da Piedade Verissimo aurait d'ailleurs milité pour que le siège de la CEEAC déménage à Malabo.

Vendredi, lors du sommet en Guinée Équatoriale, la presse gabonaise raconte que le président Lourenço aurait fait un passage éclair juste pour voter en faveur du maintien des sanctions. La CEEAC a d'ailleurs maintenu la suspension du Gabon.

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