L'épidémie de choléra s'est intensifiée en Afrique Australe, ces dernières semaines. Cette maladie, qui se propage après l'ingestion d'aliments ou d'eau contaminés, peut être mortelle si elle est mal traitée.
Confrontée à cette épidémie, la Zambie a dû repousser la rentrée des écoles de trois semaines. Autre pays très touché : le Zimbabwe, qui a déclaré l'état d'urgence en novembre 2023 dans la capitale, Harare, et compte déjà, depuis un an, plus de 200 décès que l'on présume être liés à la maladie.
Recrudescence
Alors que le pays est plongé dans une crise économique sans fin et que le système de santé est défaillant, Mununuri Musori, qui gère sur place les opérations de la Fédération internationale des sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge (FICR), observe une recrudescence de la maladie depuis décembre : « La situation est inquiétante selon les différents acteurs sur place. Avec les pluies qui sont tombées en décembre, et les rassemblements de personnes qui ont souhaité profiter des vacances, il y a eu beaucoup d'interactions, et donc de transmissions de choléra. Les systèmes de distribution d'eau ont aussi été contaminés à cause d'inondations éclairs. Tout cela a fait empirer les choses. »
« Développer les réseaux d'égouts »
« Notre système de gestion des eaux, poursuit Mununuri Musori, connaît régulièrement des dysfonctionnements, notamment dans les zones urbaines, mais même dans les zones rurales il y a des besoins en eau potable propre. Sans compter les défis en termes d'assainissement, avec des villes qui ont rapidement grossi sans que les systèmes d'égouts se soient développés au même rythme que l'accroissement de la population. Il y a donc grand besoin d'aide, pour développer davantage les réseaux d'égouts et de gestion des déchets, et augmenter l'accès à l'eau dans les régions rurales, pour que tout le monde ait de l'eau potable ».