Congo-Kinshasa: Élections en RDC - Les recours défendus devant la Cour constitutionnelle

Radio Okapi/Ph. John Bompengo
Cours Constitutionnelle de la RDC

En République démocratique du Congo (RDC), la Cour constitutionnelle est très attendue sur les deux requêtes en contestation des résultats provisoires à la présidentielle donnant Félix Tshisekedi pour vainqueur avec 73% des voix, 18 % pour son principal opposant, Moïse Katumbi et seulement 4 % pour Martin Fayulu.

L'audience a été ouverte, ce lundi 8 janvier, à Kinshasa, devant les juges, seuls à pouvoir proclamer les résultats définitifs. Les requérants comptent sur ce recours pour faire annuler les résultats du scrutin, en raison, estiment-ils, des irrégularités observées le jour du vote.

Théodore Ngoy, crâne rasé, costume noir et cravate rouge, s'est présenté seul devant les huit juges pour une longue plaidoirie qui a duré plus de six heures.

« Nous avons eu affaire à une fraude généralisée. Est-ce que la cour, votre honneur, va dire : je n'ai rien vu, je n'ai pas vu des machines qui ont été amenées dans des maisons ? Non. Vous direz, nous ne connaissons pas le nombre, mais il y a eu beaucoup de machines. Cela a nécessairement influé sur les résultats qui sont faux. Nous annulons ces élections et nous demandons que de nouvelles élections soient organisées. Et le président Tshisekedi va accepter votre décision. Il ne va pas vous en vouloir, monsieur le Président. Prenez courage et que Dieu soit avec vous », a-t-il déclaré.

Ainsi, pour Théodore Ngoy, les résultats des élections doivent être annulés pour des irrégularités massives. Il propose de nouveaux scrutins avec une Céni recomposée. Le candidat laisse toutefois planer la menace de manifestations dans les rues si la Cour constitutionnelle publiait les résultats définitifs.

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Selon les experts de la Céni, le vote censé n'avoir lieu que le 20 décembre a été prolongé de plusieurs jours pour garantir, à chaque électeur, le droit de vote. La Céni a évoqué des contraintes d'ordre logistique et climatique.

Toujours selon ses experts, Théodore Ngoy ne peut prétendre à l'annulation des résultats provisoires parce qu'il a été le dernier sur la liste. Sur les 18 millions de voix, il n'en a obtenu que 4 000. Même argument pour les avocats de Félix Tshisekedi qui assurent que même en cas d'annulation des suffrages exprimés après le 20 décembre, leur client serait toujours en tête.

« L'irrégularité ne suffit pas. Il faut en plus qu'elle influe sensiblement sur les résultats. Cela ne peut pas entraîner l'annulation des élections. Au regard du score réalisé, même si votre groupe disait que toutes les voix exprimées au-delà du 20 venaient à être mises au profit du requérant seul, cela ne changerait toujours pas l'ordre d'arrivée. Le premier resterait premier et le dernier resterait dernier », soutient la défense du président Félix Tshisekedi qui se bat pour l'endossement des résultats provisoires publiés par la Céni.

Le Procureur général près la Cour constitutionnelle a plaidé contre la requête de l'opposant. Quant au deuxième requérant, l'audience était de courte durée. La Cour a prévenu qu'il pourrait voir sa requête rejetée pour défaut de qualité, car n'étant pas candidat.

Les juges ont promis de rendre l'arrêt avant le 12 janvier.

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