Aux Comores, les nombreux dysfonctionnements dans l'organisation du vote, dimanche 14 janvier, et les accusations de fraude massive portées par les cinq candidats d'opposition au président sortant, Azali Assoumani, avaient laissé craindre de possibles débordements. Malgré quelques incidents, la situation est demeurée plutôt paisible, ce lundi 15 janvier.
Les voitures se sont remises à circuler, les adultes à travailler et les enfants à sauter dans les vagues... Il s'agit là de l'animation habituelle de la ville, presque comme si de rien n'était. Presque, car la présidentielle est dans tous les esprits.
Les différents partis engagés dans la course au palais de Beit-Salam font circuler leurs propres estimations, souvent contradictoires. Surtout, des incidents ont été rapportés sur les îles de Mohéli et d'Anjouan où une gendarmerie a été incendiée. Les procès-verbaux (PV) des 388 bureaux de vote de ces deux îles n'ont d'ailleurs pas pu être acheminés dans la capitale Moroni en raison, selon la Commission électorale nationale indépendante, des conditions météo qui perturbent régulièrement les liaisons entre les îles de l'archipel. « Nos commissaires étaient déjà à l'aéroport pour embarquer quand les vols ont été annulés », précise Maître Mohamed Abderamane Hilali, porte-parole de la Céni.
Si le temps le permet, les PV seront acheminés dans la matinée de ce mardi, afin que la compilation des résultats - appelée « tabulation » aux Comores - qui a commencé dès dimanche soir, puisse se poursuivre. La Céni, qui a déjà estimé la participation à plus de 60%, a jusqu'à vendredi pour annoncer les résultats provisoires. Les candidats d'opposition qui dénoncent des bourrages d'urnes et des fraudes massives, ont déjà fait savoir qu'à leurs yeux, il n'y avait « pas eu d'élection » ce dimanche.
Les Comoriens votaient également dimanche pour leurs gouverneurs. Un premier résultat est tombé et c'est le gouverneur du parti présidentiel qui a été élu sur l'île de Grande Comore, dès le premier tour.