COP28 / Jour 9 - Il est nécessaire d'investir davantage pour protéger l'économie marine de l'Afrique

19 Janvier 2024
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African Development Bank (Abidjan)
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Les océans sont indispensables à l'humanité.

Environ 80 % du commerce mondial est maritime. Les océans fournissent également de la nourriture, des médicaments, de l'énergie renouvelable et des ressources naturelles à des milliards de personnes.

Toutefois, l'« économie bleue » reçoit moins d'attention, d'intérêt et d'investissement que beaucoup d'autres secteurs.

Si elles sont bien gérées, les ressources maritimes mondiales peuvent réduire les émissions de carbone et protéger les communautés côtières des effets néfastes du changement climatique.

Le sujet était au centre d'une table ronde sur la durabilité de l'économie bleue de l'Afrique, qui s'est tenue au Pavillon Afrique au 9e jour de la COP 28 à Dubaï, aux Émirats arabes unis. Plusieurs intervenants ont soulevé la question et alerté l'auditoire sur le fait que bon nombre des défis auxquels sont confrontés les océans résultent de la pollution, de la surpêche et de la combustion de combustibles fossiles.

Le plastique demeure l'une des plus grandes menaces. Jusqu'à 14 millions de tonnes de plastique flottent dans nos mers, mettant en danger la vie marine et affectant les moyens de subsistance des communautés qui dépendent de l'océan pour leur alimentation et leurs revenus. Si aucune mesure n'est prise rapidement, il y aura plus de plastique que de poissons dans les mers d'ici à 2030, selon les scientifiques.

Parallèlement, l'absorption accrue de dioxyde de carbone par l'océan a réduit les niveaux d'oxygène, ce qui a diminué la capacité de survie des animaux et des plantes vivant sous la surface des mers.

Balgis Osman-Elasha, climatologue à la Banque africaine de développement, a souligné qu'une prise de conscience de l'impact de la pollution et des politiques renforcées étaient nécessaires pour assurer le succès de l'Objectif de développement durable n°14, qui met l'accent sur la conservation et la durabilité des océans, des mers et des ressources marines.

Elle a expliqué qu'une focalisation intentionnelle sur l'économie bleue pourrait contribuer au développement économique de l'Afrique et à la durabilité pour tous ceux qui bénéficient des océans et des mers.

Dans le cadre de sa priorité stratégique « Nourrir l'Afrique » pour 2016-2025, la Banque africaine de développement a mis en place des projets d'aide au développement des économies bleues aux Seychelles, en Namibie, au Mozambique, au Maroc, au Gabon, au Togo, au Sénégal, en Guinée-Bissau et à Maurice.

Balgis Osman-Elasha a indiqué que la Banque, à l'appui de ces projets, tablait sur une hausse de 10 à 20 kilogrammes de consommation annuelle de poisson par habitant, sur la création de 5 à 10 millions d'emplois supplémentaires dans les secteurs du commerce et de la commercialisation, et sur la création de petites et moyennes entreprises dans l'aquaculture et les services pré et post-récolte.

Les Nations unies estiment que dix millions de tonnes de poissons sont gaspillées chaque année.

En outre, si les gouvernements mettaient en oeuvre des politiques visant à réguler et à protéger leurs économies bleues, la réduction de la pêche illicite, non déclarée et non réglementée (INN), permettrait d'économiser 1,3 milliard de dollars par an.

« Nous espérons atteindre la sécurité alimentaire et nutritionnelle pour plus de 200 millions d'Africains, fournir un revenu à plus de 15 millions d'entre eux au cours des dix prochaines années, et porter la valeur ajoutée de 24 milliards de dollars à 72 milliards de dollars d'ici à 2025, a ajouté la climatologue. Nous espérons également tripler le commerce intrarégional de poissons grâce à la Déclaration de Malabo, la moitié des usines de transformation utilisant des énergies propres et des produits de la mer écocertifiés. »

En écho à ces propos, Herland Carteaux, de l'organisation OceanHub Africa, a plaidé pour que les entrepreneurs de l'économie bleue soient dotés de capacités, formés et aient accès à un réseau propice à leur développement. Il a ajouté que les start-up pourraient bénéficier de la présence d'un scientifique au sein de leur groupe.

Pour Sophie Masipa, représentant le World Ocean Council, les menaces qui pèsent sur une économie bleue florissante comprennent le conflit entre le développement et la santé des océans, et elle a cité l'extraction et l'exploration minières comme facteurs susceptibles de nuire davantage aux océans. Des politiques sont nécessaires pour tenter d'équilibrer ce conflit.

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