Gabon: Pascaline Bongo face à la justice française pour des soupçons de corruption

Pascaline Bongo, sœur du président gabonais déchu Ali Bongo, à son arrivée au tribunal, le 29 janvier 2024 à Paris.

C'est un procès inédit qui s'ouvre ce lundi en France. Pascaline Bongo est jugée au Tribunal judiciaire de Paris. Fille du défunt président gabonais Omar Bongo et soeur d'Ali Bongo, l'ex-chef de l'État déposé par un coup d'État en août, est accusée de corruption passive d'agent public étranger. Elle est soupçonnée d'être intervenue, en échange d'argent, pour aider une société française à décrocher un marché public au Gabon.

D'ordinaire discrète, Pascaline Bongo va se retrouver sous le feu des projecteurs, puisqu'elle sera présente à son procès. La fille aînée des Bongo est soupçonnée de « partenariat fictif » avec la société française Egis et notamment sa filiale Route. Il s'agissait pour Pascaline Bongo d'aider l'entreprise à participer à la création de l'Agence nationale des grands travaux du Gabon.

Cette entité, mise en place par son frère Ali Bongo, supervisait d'importants chantiers d'infrastructures comme des routes et des stades.En échange de son coup de pouce, Pascaline Bongo aurait touché 8 millions d'euros. Deux ex-cadres d'Egis Route ainsi que le directeur commercial actuel font aussi partie des accusés.

L'avocate de Pascaline Bongo se dit « très sereine ». Elle décrit cette affaire comme un « non-sens juridique ». Me Corinne Dreyfus-Schmidt dénonce « des problèmes de prescription, de compétence, ou encore de qualification » des faits. Pour elle, l'instruction s'est précipitée pour amener coûte que coûte à la barre, une personnalité connue.

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Elle n'a pas peur de faire face à la justice française. Elle veut montrer qu'elle n'a rien à se reprocher. Elle ressent ça un peu comme une volonté de la poursuivre à tout prix, pour ce qu'elle représente.

Sébastien Németh Transparency International sera observateur. L'ONG anti-corruption décrit un procès important, notamment parce que Pascaline Bongo est haut placée dans la hiérarchie du clan familial. Sara Brimbeuf, responsable du pôle flux financier illicite, signale que les procès pour corruption d'agent public étranger sont rares en France. Cette affaire aidera donc « à faire avancer le droit, préciser des interprétations et faire la lumière sur d'éventuels délits », dit-elle.

C'est important pour nous de suivre les débats, pour comprendre davantage ce qui est reproché. On parle de Pascaline Bongo, quelqu'un de haut placé dans le clan Bongo. Les débats vont être extrêmement intéressants pour comprendre également le contexte de corruption suspecté, reproché et poursuivi dans de nombreux dossiers, en France notamment.

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