Au Nigeria, au moins 55 personnes ont été tuées la semaine dernière dans l'État du Plateau. Des morts à mettre sur le compte de violences intercommunautaires fréquentes dans la zone, abandonnée de l'Etat selon Confidence Mc Harry, analyste en sécurité.
Fin décembre, plus de 200 personnes ont été assassinées lors de raids sur des villages majoritairement chrétiens. Les communes de Mangu, Bokkos et Barkin-Ladi avaient été particulièrement endeuillées. Pourtant, les autorités assurent que « la zone reste hautement sécurisée ».
Faux, répond Confidence Mc Harry. Selon cet analyste en sécurité et en géopolitique basé à Lagos, ces affrontements fréquents sont dus à un désintérêt chronique de l'État vis-à-vis du Plateau. Il l'explique au micro de Victor Cariou de la rédaction Afrique.
« Affirmer que l'État du Plateau est une zone sécurisée est un mensonge. La réponse logique à ces agressions aurait été d'augmenter les capacités des forces de polices, afin qu'elles puissent répliquer au mieux face aux attaquants. Mais cette augmentation fait défaut depuis des années.
Il n'y a aucune incitation émanant du gouvernement pour mettre fin à ces violences. La sécurité au Nigeria est centralisée, or la direction de cette sécurité n'est pas perçue comme un arbitre impartial entre les différentes communautés qui s'affrontent.
De plus, le gouvernement actuel ne semble pas avoir la sécurité comme priorité. Il ne s'intéresse qu'à l'économie. Donc, forcément, les progrès sécuritaires ne sont tout simplement pas au rendez-vous. »