Le Sénégal, impressionnant au premier tour, part favori devant une équipe de Côte d'Ivoire qui a étalé ses faiblesses devant ses supporters. Mais pour ce huitième de finale, lundi 29 janvier à Yamoussoukro (20h TU), les Lions restent sur leurs gardes face à des Éléphants qui estiment que l'exploit est dans leurs cordes.
D'un côté, le Sénégal, seule équipe à avoir gagné ses trois matches au premier tour, huit buts marqués, un seul encaissé, une impression de maîtrise et de solidité. De l'autre, la Côte d'Ivoire, sans identité de jeu, mental friable, humiliée devant son public par la Guinée équatoriale (4-0), qui a limogé son coach, tenté de renouer avec le précédent, et obligée de propulser Emerse Fae comme nouveau sélectionneur.
Tous les ingrédients sont réunis pour que cette affiche Sénégal-Côte d'Ivoire ressemble à une promenade de santé pour les Lions. Mais, aux yeux d'Aliou Cissé, les enseignements du premier tour sont à archiver : « Tout cela n'a plus d'importance. C'est le passé, c'est une nouvelle compétition qui commence. C'est un match très difficile qui nous attend face à la Côte d'Ivoire. Une équipe qui voudra se racheter devant son public. »
Pour autant, pas question pour les Lions de se voir moins beaux qu'ils ne sont depuis le début de cette Coupe d'Afrique. Même face au pays organisateur. « L'environnement, on le connaît, l'hostilité du public aussi. Mais nous avons des arguments à faire valoir, estime Aliou Cissé. À nous de nous concentrer sur ce qu'on sait faire : le jeu. »
« Cabri mort n'a pas peur du couteau...»
C'est « bien de ça qu'il s'agit » pour paraphraser Rigobert Song, sélectionneur du Cameroun, dompté par les joueurs de Cissé au premier tour (3-1). Le Sénégal a la dynamique, la confiance, les talents pour passer ce huitième de finale sans encombre et viser le doublé. « En 1992, la Côte d'Ivoire est venue gagner la Coupe chez nous au Sénégal, rappelle avec le sourire Aliou Cissé. On leur avait confié quelque chose qu'on a l'intention de récupérer. Il faut qu'ils nous la rendent ».
La Côte d'Ivoire a également du talent, mais pas encore utilisé à bon escient.
Quelle équipe ne serait pas jalouse d'un milieu Sangare-Kessié-Fofana ? Quelle formation peut se targuer de posséder des attaquants aussi rapides et vifs que Boga, Kouamé ou Pepé ? Emerse Faé peut-il réussir là où Jean-Louis Gasset a échoué ? Une certitude : les Éléphants avancent vers ce huitième de finale avec l'esprit d'une équipe qui n'a plus rien à perdre et tout à gagner. « Cabri mort n'a pas peur du couteau », est d'ailleurs l'expression en vogue chez les supporters ivoiriens depuis la qualification miraculeuse de leur équipe.
« On se doit de montrer un autre visage, martèle pour sa part le nouveau sélectionneur Emerse Faé. On a perdu cet état d'esprit, il faut le retrouver. Il faut montrer qu'on est la Côte d'Ivoire. Ce serait inadmissible que les attitudes ne changent pas ».
Emerse Faé devra trouver les mots pour revigorer ses troupes face à un Sénégal qui traîne une statistique pas rassurante face aux pays organisateurs des CAN : Les quatre derniers matches des Lions en coupe d'Afrique des Nations face au pays hôte se sont soldés en effet par quatre éliminations (Guinée équatoriale 2012, Égypte 2006, Tunisie 2004, et Algérie 1990) !