La troisième édition du Salon international du coton et du textile (SICOT) qui s'est tenue à Koudougou s'affiche comme le bastion naturel du textile au pays des Hommes intègres. Et pour cause, berceau du pagne Volta texte, puis Faso Fani, Koudougou porte également le chapeau d'un peuple qui a toujours su se ranger du côté de la justice, du droit et la vérité. Cette ville caractérise dans les faits, une résilience avant l'heure. C'est un peu pour cela qu'elle porte le sobriquet de Kossovar pour dire qu'on ne la soumet pas.
Elle intègre et suit tant qu'elle sent ses intérêts bien pensés et profitables à tous. En accueillant donc le SICOT, Koudougou assume sa place de ville qui veut donner aux cotonculteurs leurs places réelles dans l'univers des artisans du développement du pays. Le coton est bien la ressource qui accompagne tous les paysans. Dans leur champ, parfois à l'intérieur des cultures maraichères, on découvre quelques plantes de coton. Ou alors, ils sont de véritables planteurs du coton, et dans leurs champs, on découvre des épis de maïs ou d'autres spéculations bien en place.
Sur le plan national, le coton a valu au pays des Hommes intègres d'être pendant longtemps la première place en Afrique-CEDEAO, même si depuis peu, le pays, pour de raisons pas très explicites, vogue tantôt à la deuxième place, tantôt à la troisième. C'est là aussi un challenge à relever. Et tout porte à croire que ce défi n'est pas la mer à boire. Le Burkina peut surfer à la tête du continent. Les autorités politiques ont une volonté de fer qui doit pouvoir le réaliser.
Les cotonculteurs n'ont jamais été aussi motivés que maintenant. Alors, le Salon international du coton et du textile, qui tient sa troisième édition, est bien l'occasion pour accorder les violons et tracer les voies d'une reprise en main d'un secteur qui appelle également à une mobilisation. C'est l'occasion de saluer la présence de plusieurs pays du continent, parce que l'Afrique comprend de plus en plus que sur la place internationale, elle doit accorder ses violons pour se faire entendre.
De toute évidence, le Burkina qui a toujours été leader dans les questions d'égalité et d'équilibre, ne boudera pas cet autre challenge. La preuve, la présence du chef de l'Etat, le capitaine Ibrahim Traoré, à l'ouverture du SICOT. C'est bien heureux que le pays invité d'honneur, la République togolaise, soit un producteur bien reconnu également. Que des pays comme le Tchad, le Mali, la Côte d'Ivoire soit au SICOT pour préparer la riposte face aux gros Etats qui eux ne voient aucun inconvénient à soutenir leurs planteurs et au nom des accords de l'Organisation mondiale du commerce (OMC) refusent aux pays du Sud de le faire.
Un adage bien introduit dans nos sociétés dit que quand tu n'as pas la force du voleur, il faut l'aider à partir avec tes bagages. Si l'Afrique ne peut pas contraindre les autres à plus d'égalité dans le traitement, le gros producteur qu'elle est et qui transforme moins de 1% de sa production, doit se trouver une sortie en cherchant sur le plan international un marché plus accommodant pour la vendre.
De plus, la transformation locale permet d'employer en aval un nombre élevé de personnes et offrir des milliers d'emplois à ces femmes qui tissent. Le moins que l'on puisse dire, c'est que le vent est favorable au Burkina pour la promotion de tout ce qui est produit au Burkina. Cette fusion entre les autorités et le peuple est une aubaine à saisir pour la promotion de notre économie. La solution des fois à nos problèmes a ses clés dans nos mains. Il faut donc cesser de voir en l'autre l'enfer comme le disait Jean Paul Sartre et se regarder dans son propre miroir pour crier fort Eureka (j'ai trouvé).