Ce lundi 29 janvier, l'Italie accueille un sommet des dirigeants africains autour des enjeux climatiques, migratoires et énergétiques.
25 pays participent au raout de Rome, aux cotés des représentants des agences des Nations unies, mais également d'institutions internationales telles que le FMI, l'ONU, la Banque mondiale et le PAM (Programme alimentaire mondial). Les présidents de la Tunisie, Kaïs Saïed, du Sénégal, Macky Sall, mais aussi des Comores, de la République du Congo, de l'Erythrée, du Ghana, du Kenya, de la Mauritanie, du Mozambique et du Zimbabwe ont fait le déplacement pour assister aux échanges de ce sommet, appelé le Plan Mattei, sur invitation de la cheffe du gouvernement italien, Giorgia Meloni. D'autres pays, comme l'Algérie, le Tchad, l'Egypte et la RDC, ont dépêché des ministres. La présence de la Présidente de la Commission de l'Union européenne (UE), Ursula von der Leyen, a relevé le niveau de ce sommet, dit celui du « new deal » Afrique- Italie.
« Venir en aide au continent africain en échange d'une coopération grandissante en matière d'immigration, une approche d'égal à égal qui peine à convaincre ses détracteurs » ; tel est l'objectif de l'Italie, a annoncé la Première ministre Giorgia Meloni.
Un plan d'aide de 5,5 milliards d'euros pour soutenir le continent africain
L'ambition du gouvernement italien est de devenir un pont entre l'Europe et l'Afrique, en assurant à la première de nouvelles voies d'approvisionnement en ressources énergétiques et à la seconde des investissements massifs. Giorgia Meloni a annoncé une enveloppe de 5,5 milliards d'euros en faveur du continent africain, orientés dans des projets d'investissements stratégiques tels que l'énergie, l'éducation, la santé, l'immigration.
Toutefois, beaucoup supputent que l'Italie pourrait ne pas cconvaincre certains partenaires et donateurs de Bruxelles à mobiliser ces financements. Car, l'Union européenne avait déjà présenté en 2022 un plan d'aide similaire à l'Afrique d'un montant de 150 milliards d'euros. Pour la présidente de la Commission européenne, Mme Ursula von der Leyen, le plan italien « est complémentaire » de celui de l'UE.
Le diplomate tchadien, Moussa Faki Mahamat, Président de la commission de l'Union africaine (UA) qui a également le déplacementde Rome, a listé les priorités du continent africain, qui vont de l'agriculture aux infrastructures, en passant par l'environnement, l'énergie, la santé, l'éducation et la digitalisation. «Nous aurions souhaité être consultés avant sur le "plan", mais l'Afrique est disposée à discuter sur le contenu et les modalités de sa mise en oeuvre », a rassuré le patron de la commission de l'Union africaine, Moussa Faki Mahamat.
Le "plan Mattei" du nom d'Enrico Mattei, fondateur de l'Eni (le géant énergétique public italien), qui, dans les années 1950, préconisait un rapport de coopération avec les pays africains, en les aidant à développer leurs ressources naturelles est l'enjeu véritable de ce sommet. Des géants économiques comme la Chine, le Japon, la Russie, l'Inde, la Turquie ont augmenté ces dix dernières années progressivement leurs volumes de chéquiers sur le continent africain. L'Italie qui préside le G7 cette année, a pris comme résolution de faire du développement de l'Afrique, le thème principal de son mandat, pour étendre sa position sur l'Afrique. Rome souhaite ainsi entraîner tous ces acteurs internationaux dans la mise en place de ses actions de développement aussi variées que l'éducation, les systèmes de santé ou l'eau. Le Chef de l'État comorien Azali Assoumani, qui assure la présidence en exercice de l'UA, présent au sommet, a estimé «qu'il est essentiel de travailler en toute synergie pour mettre à profit les nombreuses ressources naturelles dont dispose l'Afrique pour non seulement développer davantage le continent, renforcer notre partenariat, mais aussi et surtout mettre fin aux milliers de flux migratoires souvent meurtriers des jeunes africains ».