Alors que les violences reprennent au Darfour, le procureur de la Cour pénale internationale était au rapport lundi 29 janvier, devant le Conseil de sécurité des Nations unies. Karim Khan s'est exprimé par vidéo depuis Adré, au Tchad, où il a rencontré des réfugiés du Darfour. La CPI avait été saisie des crimes au Darfour en mars 2005. Un seul accusé est actuellement jugé. Les autres suspects, d'ex-ministres ainsi que l'ancien président Omar el-Béchir, sont toujours au Soudan. Le procureur a demandé la coopération des États.
Le procureur a dénoncé les crimes commis par les deux parties. Ceux des forces régulières du général al-Burhan et des Forces de soutien rapide, la milice du général Hemedti. Suspendue en avril, au début de la guerre, la coopération a repris. Mais Karim Khan a reproché l'absence de réponse à ses demandes d'assistance.
« J'ai rencontré le général al-Burhan en septembre et il a promis sa coopération avec la CPI. Mais en dépit de cette promesse, face à face, en dépit du comité d'enquête que les forces armées soudanaises ont dit avoir établi pour cataloguer et enquêter les allégations de crimes, nous n'avons reçu aucune quelconque information ».
Le délégué du Soudan a rejeté les reproches du procureur. Il a rappelé que ses enquêteurs ont obtenu des visas et étaient attendus à Port Soudan. Ils n'ont, pour raison de sécurité, pas encore répondu à l'invitation. Le diplomate a aussi estimé que les Émirats arabes unis devraient faire l'objet d'enquêtes pour leur complicité avec les Forces de soutien rapide.