Les autorités douanières indiquent avoir mené des négociations avec la Tanzanie pour rapatrier la cargaison de bois de rose interceptée à Mombassa (Kenya) en 2014.
Une affaire qui ne manque pas de piquant. L'espoir de rapatrier les 640 tonnes de bois de rose saisis récemment par les autorités tanzaniennes ne s'est peut-être pas encore évaporé. Les autorités malgaches affirment en effet négocier avec les autorités de Dar es-Salaam pour rapatrier ces ressources naturelles qui ont été saisies il y a dix ans de cela au port de Mombassa au Kenya.
À en croire l'administration douanière, les négociations se feront désormais avec les autorités tanzaniennes qui ont de nouveau saisi la cargaison en novembre 2022. « Depuis 2023, il y a eu des pourparlers entre les autorités tanzanienes et malgaches pour rapatrier ces bois de rose à Madagascar. Les négociations et les procédures concernant le rapatriement de ces ressources naturelles sont déjà en cours. En novembre dernier, la douane a déjà dépêché trois personnes pour négocier le rapatriement de la cargaison », affirme Ernest Lainkana Zafivanona, Directeur général des douanes, hier au Novotel Alarobia lors d'une entrevue accordée à la presse. C'était en 2014 quand des bois de rose malgache, destinés à être exportés à Hong Kong ont été interceptés et saisis à Mombassa lors d'une escale par les autorités kényanes de la faune « Kénya Wildlife Services». La cargaison est estimée à 12,8 millions de dollars si l'on croit les chiffres fournis à l'époque par les limiers de l'administration douanière.
Manque de bol
Quelques années après cela, en 2022, la justice kényane avait décidé la restitution des « trente-quatre containers de bois de rose à une société basée à Hong Kong ». Au mois de novembre 2022, « le tribunal kényan a, par voie d'ordonnance, autorisé que les containers soient chargés de manière croisée, passant de 34 containers de 20 pieds à 22 containers de 40 pieds » indique la Direction générale des douanes. À ce moment- là, les containers allaient être acheminés à destination des Émirats arabes unis, suscitant ainsi un rebondissement de cette affaire, huit ans après les faits. En dépit de la réticence des transporteurs maritimes à transporter cette cargaison de bois précieux, il est indiqué que la société chinoise susmentionnée avait trouvé un navire pour transporter ces ressources naturelles à destination de Dubaï. La cargaison a pourtant été interceptée à Zanzibar en Tanzanie par les autorités de ce pays.
En réaction, la partie malgache avait saisi la CITES (Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d'extinction) pour court-circuiter cette décision de la justice kényane. Les autorités malgaches affirment également être en position de revendiquer le droit de rapatrier cette cargaison. « Ces ressources naturelles nous appartiennent. Il nous revient le droit de revendiquer le rapatriement de ces containers [...] Le gouvernement actuel est habilité a réclamer ces cargaisons en dépit du fait qu'ils ont été exportés pendant un régime ultérieur», clame le DG des douanes. Par ailleurs, l'administration douanière indique qu'aucun cas de tentative de trafic illicite de bois de rose n'a été intercepté ces dernières années. « Depuis ce temps là, il n'y a plus d'exportations illicites de bois de rose qui ait été notifiée aux frontières».