Afrique de l'Ouest: Présidentielle 2024 - La CEDEAO presse les autorités sénégalaises de fixer une nouvelle date

Dakar — La Commission de la CEDEAO a exprimé samedi ses "préoccupations" relatives aux circonstances ayant conduit au "report » de l'élection présidentielle au Sénégal, pressant notamment les autorités sénégalaises de fixer une nouvelle date pour le scrutin.

"La Commission de la CEDEAO exprime sa préoccupation face aux circonstances qui ont conduit au report de l'élection et appelle les autorités compétentes à accélérer les différents processus en vue de fixer une nouvelle date", a déclaré l'organisation sous régionale dans un communiqué.

Après avoir "pris note" de la décision prises par les autorités sénégalaise de reporter l'élection présidentielle du 25 février, la commission de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'ouest exhorte la classe politique sénégalaise à donner la priorité au dialogue et à la collaboration en vue de parvenir à la tenue d'une élection transparente, inclusive et crédible.

La CEDEAO n'a pas, dans le même temps, manqué de saluer la décision du président Macky Sall de ne pas briguer un autre mandat, rapporte le communiqué.

Elle encourage ainsi le chef de l'Etat sénégalais à continuer de défendre et protéger la longue tradition démocratique du Sénégal.

Le président de la République, Macky Sall, réaffirmant sa décision de ne pas se présenter à la prochaine présidentielle, a annoncé samedi avoir abrogé le décret convoquant le corps électoral le 25 février prochain, en attendant les résultats de la commission d'enquête parlementaire visant à clarifier les conditions dans lesquelles certaines candidatures ont été déclarées irrecevables.

Cette annonce équivaut de facto à un report de cette élection.

Le Parti démocratique sénégalais (PDS) avait demandé et obtenu la mise en place d'une commission d'enquête parlementaire après l'invalidation de la candidature de Karim Wade à l'élection présidentielle pour cause de double nationalité.

Le PDS a émis des accusations de corruption présumée à l'encontre de certains membres du Conseil constitutionnel, chargé de l'examen des candidatures à ce scrutin.

Dans un message radiotélévisé à la nation, le chef de l'Etat a évoqué ce « conflit ouvert », ce « différend » entre l'Assemblée nationale et le Conseil constitutionnel, sur fond d'une supposée affaire de corruption de juges ».

Il note toutefois que le Conseil constitutionnel, dans son communiqué du 29 janvier 2024 signé par tous ses membres, « a réfuté les allégations portées contre lui, tout en prenant la mesure de la gravité des accusations, et en tenant à ce que toute la lumière soit faite dans le respect des procédures constitutionnelles et légales régissant les relations entre les institutions, notamment la séparation des pouvoirs et le statut de ses membres ».

« A cette situation suffisamment grave et confuse, est venue s'ajouter la polémique sur une candidate dont la binationalité a été découverte après la publication de la liste définitive des candidats par le Conseil constitutionnel ». Ce qui, a-t-il dit, « constitue une violation de l'article 28 de la Constitution qui dispose que « tout candidat à la Présidence de la République doit être exclusivement de nationalité sénégalaise ».

Selon le président de la République, ces « conditions troubles pourraient gravement nuire à la crédibilité du scrutin en installant les germes d'un contentieux pré et postélectoral ».

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