COP 28 - Des panélistes appellent à renforcer la capacité des jeunes africains à mettre en oeuvre des solutions climatiques dans les régions francophones

6 Février 2024
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African Development Bank (Abidjan)
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Lors de la COP 28, le Programme d'accélération de l'adaptation en Afrique (AAAP) -- une initiative conjointe de la Banque africaine de développement et du Centre mondial pour l'adaptation -- et l'Institut de la Francophonie pour le développement durable (IFDD) ont organisé un événement parallèle axé sur l'amplification de la voix des jeunes.

L'événement visait à approfondir le rôle que les jeunes peuvent jouer dans l'atténuation des défis posés par le changement climatique, en particulier en Afrique francophone. La session visait à assurer un engagement égal et la diffusion d'informations à la communauté francophone sur les avantages du programme d'adaptation au climat de l'AAAP.

Alhamndou Dorsouma, directeur du Département du changement climatique et de la croissance verte à la Banque africaine de développement, a souligné le rôle central de l'entrepreneuriat des jeunes dans la promotion de l'adaptation au climat en Afrique. Il a souligné les premiers succès du Programme d'accélération de l'adaptation en Afrique dans le soutien aux solutions climatiques développées par de jeunes entrepreneurs, dans le cadre du pilier YouthADAPT.

Le concours YouthADAPT est l'un des quatre piliers centraux du Programme d'accélération de l'adaptation en Afrique qui vise à renforcer la production des petites et moyennes entreprises dirigées ou détenues par des jeunes afin d'accroître la résilience climatique et de stimuler les opportunités d'emploi.

« Le concours YouthADAPT du Programme d'accélération de l'adaptation en Afrique a alloué plus de 5 millions de dollars pour soutenir 33 jeunes entrepreneurs dans 19 pays africains, démontrant ainsi le rôle essentiel de la jeunesse dans cette transformation », a déclaré M. Dorsouma.

Oluyede Ajayi du Centre mondial pour l'adaptation a souligné la nécessité de déployer des efforts collectifs pour relever les défis au niveau quantitatif et régional. Il a souligné la disparité entre les anglophones et les francophones en matière de sensibilisation aux programmes d'adaptation et a insisté sur la nécessité de combler ce fossé.

Caroline St Hilaire, administratrice de l'Organisation internationale de la Francophonie (OIF), a rappelé le rôle essentiel de la jeunesse dans la construction de l'avenir.

« Il est essentiel de reconnaître que les jeunes subiront les conséquences de nos décisions collectives, et que ce sont leurs innovations et leur savoir-faire qui façonneront l'avenir », a-t-elle indiqué.

Elle a souligné l'engagement de l'OIF à favoriser l'innovation et l'expertise chez les jeunes grâce à l'autonomisation de plus de 1 200 d'entre eux dans des activités liées au climat. L'organisation s'attache à forger des partenariats adaptés aux besoins des jeunes francophones, facilitant l'accès au financement grâce à des collaborations avec des institutions telles que la Banque africaine de développement.

L'événement comprenait une table ronde, au cours de laquelle les participants ont souligné les opportunités et les défis liés à l'autonomisation des jeunes et des femmes des pays francophones pour qu'ils prennent des mesures décisives en matière de lutte contre le changement climatique.

Amath Pathé Sene, directeur général du Forum africain sur les systèmes alimentaires (AGRF), a insisté sur les difficultés rencontrées par les personnes touchées par le changement climatique, en particulier dans les systèmes agricoles.

« Nous sommes conscients des défis auxquels sont confrontées les personnes contraintes de migrer en raison des impacts du changement climatique sur leurs systèmes de production alimentaire, qu'il s'agisse de la pêche, de l'agriculture ou de l'élevage », a déclaré M. Sene.

Il a souligné la nécessité de créer un forum mondial axé sur l'agriculture et les systèmes alimentaires, en collaborant avec les jeunes pour introduire des solutions pratiques.

Jacqueline Randabel Sauzier, secrétaire générale de la Chambre d'agriculture de Maurice, a insisté sur le besoin urgent d'attirer les jeunes vers l'agriculture. Elle a souligné les initiatives telles que les journées portes ouvertes pour les agriculteurs et les étudiants afin d'encourager la participation des jeunes à l'agriculture.

Issa Bado, spécialiste de programme à l'Institut de la Francophonie pour le développement durable a décrit les efforts déployés pour impliquer et autonomiser les jeunes entrepreneurs dans des projets d'adaptation au climat à fort impact dans les pays francophones.

« Lorsque nous discutons des mesures d'adaptation aujourd'hui, nous sommes confrontés à un contexte dominé par un groupe spécifique -- les négociateurs, les administrations publiques -- qui contrôlent les thèmes liés au climat », a déclaré M. Bado.

Angoua Romarik Kouadio, ingénieur en élevage et entrepreneur vert, a souligné les défis auxquels les entrepreneurs sont confrontés pour accéder à l'information et obtenir des financements dans les pays francophones. Il a préconisé l'intensification de l'éducation sur l'adaptation au changement climatique, en particulier au sein des communautés francophones.

Pelkins Ajanoh, propriétaire de CassVita, une entreprise sociale au Cameroun qui exploite la technologie pour éradiquer l'insécurité alimentaire et créer de la prospérité pour les petits exploitants agricoles en Afrique, a également participé aux débats. Ancien lauréat du concours YouthADAPT, il a souligné les défis auxquels sont confrontés les entrepreneurs francophones. Il s'agit notamment des possibilités de financement limitées et de la complexité des procédures de lancement des entreprises.

« L'un de nos principaux obstacles est l'accès au financement. La plupart des ressources financières sont souvent destinées aux pays anglophones, ce qui crée une disparité en matière de soutien. En outre, les procédures de lancement d'une entreprise en Afrique francophone posent des défis uniques par rapport à ceux des pays anglophones », a déclaré M. Ajanoh.

De nombreux investisseurs connaissent bien des pays comme le Nigéria ou l'Afrique du Sud, mais manquent de connaissances sur les réglementations et les processus qui régissent l'entrepreneuriat dans notre région, a ajouté M. Ajanoh.

Les panélistes ont exprimé un consensus sur le besoin urgent de collaboration et ont formulé plusieurs recommandations. Il s'agit notamment de favoriser la synergie entre les parties prenantes et d'appeler à redoubler d'efforts pour soutenir les jeunes entrepreneurs et permettre la mise en réseau par le biais de plateformes numériques.

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