En difficulté à Dortmund ces derniers mois, arrivé blessé au début de cette Coupe d'Afrique des nations, Sébastien Haller a bien choisi son moment pour retrouver le sens du but. L'attaquant, d'une volée bien placée, a permis à la Côte d'Ivoire de battre la RDC et de se qualifier pour la finale de cette CAN 2024 mercredi. Un sursaut bienvenu après moult galères pour Haller, qui entend « finir le travail » en finale contre le Nigeria.
On a beaucoup parlé des revenants ivoiriens dans cette CAN 2024, ressuscités et irrésistibles depuis la fin d'un premier tour douloureux. Les Éléphants, transfigurés, ont obtenu leur place pour la finale prévue le 11 février face au Nigeria. Mais alors quel qualificatif utiliser pour Sébastien Haller, le héros de la demie gagnée face à la RDC ?
L'histoire, pendant quelque temps, a été très dure avec le natif de Ris-Orangis, en région parisienne. Et même après avoir remporté son combat contre la maladie, l'Ivoirien a dû batailler encore pour, in fine, sonner un retour en grâce tonitruant face aux Léopards.
Des derniers mois très compliqués
Revenons à l'été 2022. Après une saison magnifique à l'Ajax Amsterdam, Sébastien Haller est recruté en grande pompe par le Borussia Dortmund, qui voit en lui le successeur d'Erling Haaland. L'ascension de l'attaquant est malheureusement coupée net par ce diagnostic de cancer, qui l'oblige à mettre sa carrière entre parenthèses quelques mois, le temps de se soigner.
Sébastien Haller a vite retrouvé les terrains, mais au début de la saison 2022-2023, l'Ivoirien est à la peine en Allemagne : aucun but en Bundesliga ni en Ligue des champions, seulement deux réalisations en Coupe d'Allemagne, et un temps de jeu qui s'est drastiquement réduit, semaine après semaine, en même temps que la confiance.
La CAN 2024 aurait pu être une grande bouffée d'oxygène, mais une blessure tenace à la cheville gauche a gâché une large partie de sa compétition. L'attaquant n'a pu disputer une seule minute durant le premier tour et s'est contenté d'entrées en jeu. D'abord en huitièmes de finale contre le Sénégal, puis en quarts contre le Mali.
« Je ne peux que savourer. Il y avait de grandes chances que je ne participe pas à la CAN »
Face aux Aigles, le n°22 a bien failli délivrer les siens en prolongation, mais la barre transversale l'a frustré. Le destin voulait peut-être pour lui que le rendez-vous dans le dernier carré face à la RDC soit son grand soir... En seconde période, Haller a repris de volée un centre de Max-Alain Gradel et trouvé le chemin des filets, avec un peu de réussite, faisant alors exploser de joie le stade olympique d'Ebimpé et toute la Côte d'Ivoire.
C'est un buteur logiquement satisfait qui s'est présenté à la presse après le coup de sifflet final. Quel parcours pour la sélection et pour lui-même, revenu de tant de galères. « Je me sens forcément bien. Je ne peux que savourer parce qu'il y avait de grandes chances que je ne participe pas à la compétition. Il y avait des doutes, pas mal de journées où ça n'a pas été forcément simple, mentalement ou physiquement », a-t-il confié.
« Le fait d'être là, ce n'est que du bonus. On profite. Maintenant, on est embarqué dans un truc où on est obligé d'aller au bout », a-t-il ajouté, le regard tourné vers la finale face au Nigeria. L'attaquant de Dortmund, 9 buts en 25 capes, ne rêve que de victoire face aux Super Eagles. « On a su se remettre en question pour arriver ici. [...] On a mérité notre place en finale. À nous de finir le travail », a-t-il martelé. La Côte d'Ivoire n'a sans doute pas oublié que ses tourments du premier tour ont commencé avec un revers, lors de la deuxième journée, face à ce même Nigeria. Sauf que pour la finale, les Éléphants auront cette fois pour eux un atout de taille en la personne de Sébastien Haller.